Itinéraire d’un crime. Barbe-bleue. Landru obsédé sexuel. Révisionnisme féministe. Caricatures de Français. 2/10

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Le plus souvent, « Itinéraire d’un crime » n’est pas une très bonne émission. Je m’y suis laissé prendre sur des crimes anglais, sur lesquels je n’avais bien sûr aucun recul. En regardant l’épisode sur Jack l’Éventreur, un sujet que je connaissais mieux, j’ai commencé à avoir des doutes.

A présent il est clair que la formule consiste à infléchir la réalité pour rendre le récit plus linéaire. Il s’agit de « fabriquer » des histoires plus simples, en appuyant sur ces déterminismes criminels élémentaires dont est friand le grand public. La résultante annoncée, c’est que la série est ainsi plus « vendable ». Voir Itinéraire d’un crime. Mauvaise série policière. Judith Rowbotham, envahissante

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Ceux qui en doute ferait bien de visionner cet épisode bizarrement surnommé barbe bleue. Il s’agit en fait de l’histoire de Landru mais ce récit part d’un point de vue tout à fait différent du notre.

Il met en scène deux femmes protagonistes qui auraient essayé d’alerter les autorités de l’époque sur la disparition de proches.

Et avec ce coup prémédité, on ne se gêne de nous tartiner une histoire toute faite de patriarcat qui aurait empêché les procédures d’être entamées. Ce sont des présupposés cousus de fil blanc.

On reverra ces femmes au procès final avec toujours ces leçons de féminisme anachronique.

Selon l’émission, Landru n’aurait pas du tout été motivé par l’argent mais par le stupre et le malin plaisir qu’il éprouvait à faire des violences aux femmes. Ils ont du deviner tout cela sur les rares photos qu’on a de lui. A moins qu’ils aient fait appel à des spirites et des tables tournantes.

Vous l’aurez compris c’est une sorte de prêchi-prêcha ultra convenu sur les féminicides d’un « mâle toxique », dans toute les acceptions modernes qu’on lui prête.

Rien, absolument rien, à part les fantasmes des auteurs ici présent ne conforte cette thèse. Comment peut-on être malhonnête à ce point ?

Mais à présent à considérer quelque chose qu’on est qui nous est proche et qu’on peut donc mieux analyser, on voit bien l’esbroufe et la perversion du sujet. Je ne dis pas merci à nos amis britanniques.

Ils reconnaissent à demi-mots, ne pas être en mesure de maîtriser leur sujet. En effet ils laissent échapper que c’est affaire Landru n’est pas du tout connue des Britanniques, alors que c’est une des histoires les plus redoutables qu’ait connue la France. Et on ne peut que constater avec cet épisode bâclé et salopé, qu’en effet ils n’y connaissent toujours rien.

Et donc comme le montre cet épisode on ne mégote pas sur les clichés et les caricatures. Ainsi le procès est montré comme une sorte de foire dont seuls seraient capables les Français. Avec des avocats « poseurs » et tout le tralala. Là encore c’est de la devinette sur de maigres indices. On voit bien qu’ils les soupçonnent de manque de sérieux, se gardant le beau rôle, avec ce supposé flegme et cette efficacité supposée des tribunaux britanniques. Manque de bol d’autres épisodes parlent de graves erreurs judiciaires dans la perfide Albion.

C’est vraiment grave et de vouloir faire penser que eux seuls sont capables de comprendre l’affaire Landru. Eux qui prétendent en long et en large qu’on ne saurait rien du fond de l’affaire. Ils se demandent même si les victimes ont effectivement incinérées par Landru. Tout juste s’ils ne doutent pas de sa culpabilité en tant qu’assassin. On ne sait pas trop s’il faut en rire ou en pleurer.

Les « experts » sont des écrivains comme ici cette « guest-star » Richard Tomlinson, qui se présente ainsi : « I’m an award-winning international journalist, editor and author » – je ne vois pas la moindre trace de garantie de compétence historique là dedans. Au contraire, l’abord ” journalistique ” exclusif fait peur. Sa bibiographie montre qu’il aime les sujets tapageurs. Il n’arrange rien dans le cas présent, avec ce : « My spoken French is best kept out of earshot. »

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Les diffuseurs, qui n’ont vraisemblablement pas vu cette docu-fiction, se contentent de relayer ces âneries aguicheuses.

« Durant la Première Guerre mondiale Henri-Désiré Landru a froidement assassiné les femmes seules et vulnérables, laissées pour compte par la guerre. »

Voici le couplet générique de la série :

« A l’aide de reconstitutions spectaculaires, cette série explique comment les Britanniques ont traduit en justice les plus infâmes meurtriers… »

A partir de là, on peut aussi vous servir des paraphrases gonflées – mais des indices montrent que les matrices sont très proches.

« La Première Guerre mondiale a coûté la vie à de nombreux soldats sur le front. Mais, à Paris, un homme trop âgé pour le combat y a vu une opportunité. Henri-Désiré Landru a ciblé les femmes seules et vulnérables, laissées pour compte par la guerre. Séduites par des promesses de mariage, il les attirait dans des maisons en dehors de Paris où elles disparaissaient… »

Laissez tomber tous ces médias numériques qui squattent les premières places Google, alors que leur accès est payant et qu’ils n’ont rien à dire. Ils se recopient l’un l’autre, toujours les mêmes quelques lignes – vous avez manifestement à faire à un robot imbécile ! Effrayant et déshonorant pour notre éminent moteur de recherche. Allez plutôt sur notre site sans pub, bénévole et informatif.

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