On peut préférer largement le titre américain, qui dit les choses sans détours : The devil is a woman.
L’intrigue est basée sur la propension de ces dames à faire se languir à l’extrême leur soupirant, tout en ménageant un teasing infernal. Une stratégie visant à s’assurer les pleins pouvoirs.
Il faut bien comprendre qu’il n’y a qu’elles qui prônent le très convenu, « plus on attend, meilleur c’est ». Et là encore, on peut espérer que la femme finisse par céder.
Mais dans les versions livre et ciné, cela ne se passe pas du tout comme cela. Rien n’avance de ce qui sont clairement des négociations.
Et cela se complique, puisqu’un vieux et un jeune combattent pour bénéficier de ses faveurs.
La génitrice maquerelle de Marlene fait monter les enchères.
A noter que Luis Buñuel a traité ce thème de la frustration sexuelle en 1977. Son récit est également clairement inspiré par celui de Pierre Louÿs, dans l’éponyme La Femme et le Pantin. Et son obscur objet du désir, qui fut son dernier film, est remarquable.
La version Josef von Sternberg de 1935 n’est ni bonne, ni mauvaise. Elle a surtout pour mérite de mettre en scène Marlene Dietrich. Mais depuis L’Ange bleu (1930), l’actrice a perdu un peu de fraîcheur et pas mal de spontanéité. C’est la déesse hautaine qui commence à montrer le bout de son nez. Dommage !
Lionel Atwill est à la fois le mâle grugé et le conteur de l’histoire. Il prévient ainsi un jeune candidat qui a flashé sur la Marlene.
Ce film aux décors kitsch, aux costumes d’opérette, fut un sérieux échec commercial. Il scellera la fin du duo Sternberg / Dietrich. On voudrait à présent en faire un film culte. Mais cela ne me semble pas être le cas.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Luis_Bu%C3%B1uel
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cet_obscur_objet_du_d%C3%A9sir
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marlene_Dietrich
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Femme_et_le_Pantin_(film,_1935)