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On assiste d’abord à un documentaire de type enquête policière bien ficelée, sur les derniers moments de Léon Trotski. On doit se travail de 2022 à Marie Brunet-Debaines. Il va servir de support à des échanges intéressants par des pointures, sur DébatDoc LCP

Charybde et Scylla ? Entre deux maux il faut choisir le moindre ?

Aux yeux des staliniens, favorables à un communisme loco-régional, Léon Trotski est un traître vaniteux, qui se permet de cracher dans la soupe. Il n’aurait pour ambition que de prendre le pouvoir en URSS. Il est vrai qu’il revendique d’assurer la suite de Lénine. Et comme le montre son testament, ce dernier ne lui était pas défavorable.

Aux yeux des trotskystes, ce Trotski tenant d’un communisme universel et qui pense le grand jour sur le point d’arriver, est une sorte d’âme pure, en laquelle il faut croire quasi aveuglément. Sa plume combinée à sa rapidité d’esprit, sert ce grand manipulateur. Comme tant d’autres, dont César, il forge lui-même sa légende.

Il y aurait donc d’un côté le pragmatisme sanguinaire et de l’autre l’idéalisme forcené ? Non, Trotsky n’est pas juste un théoricien. Il a créé l’Armée Rouge, favorisé la sinistre dictature du parti, encouragé la terreur et même commandité des meurtres lui aussi.

Avec les théories enflammées du réfugié politique à la barbichette, on aura un des socles de la “renversante” doctrine révolutionnaire des groupuscules de l’ultra gauche. Pas de quoi pavoiser.

A chaque époque, ces minorités agissantes ont eu conscience de leur faiblesse numérique. Le côté citadelle assiégée ne leur déplait pas. Pour se faire aussi gros que le boeuf, elles ont misé sur la « stratégie » et « l’entrisme ». C’est à dire, le plus souvent, le parasitisme discret des fortes entités sociaux-démocrates, afin de les faire tomber de leur côté.

Ce noyautage est exposé par nos trois commentateurs lettrés :

Jean-Christophe Cambadélis qui a longtemps été dans ce milieu lambertiste là, qui en est sorti en embarquant des centaines de membres en direction du parti socialiste. Depuis, il critique ouvertement ces anciennes façons de voir et d’agir.

Christophe Bourseiller a tété les deux mamelles du communisme. Son père était stalinien alors que sa mère a été proche du courant lambertiste des trotskistes français. Il s’affiche comme spécialiste de l’ultra-gauche. Il ne dit pas que des bêtises.

A noter que Cambadélis et Bourseiller critiquent ouvertement Jean-Luc Mélenchon. Non pas en tant que trotskyste, mais comme Populiste de gauche. Il faut reconnaître que ce partisan de Chávez, Maduro et Castro a de quoi faire peur. Et nos débatteurs savent sans doute de quoi ils parlent. La dévorante France insoumise ne leur plaît pas, on l’a bien compris.

Le jeune professeur des universités Jean-Numa Ducange connaît bien son histoire des marxismes et des gauches françaises. Ces apports réfléchis enrichissent le débat.

Les petites histoires au Mexique, comme cette liaison supposée avec Frida Kahlo, la femme de Diego Rivera, sont anecdotiques.

Plus intéressant est le parcours funeste du meurtrier au piolet, le très futé Ramón Mercader.

Ce fait d’arme fit du criminel Trotski, un martyr. Dommage pour la postérité, qui n’avait absolument pas besoin de cela.