La Rue rouge (1945) 6/10 Fritz Lang

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Elle n’était pas nette du tout, et même zébrée, la copie digitalisée que j’ai pu visionner.

Mais je ne me plains pas qu’on ait pu sauver, même si maladroitement, un Fritz Lang. Et il n’y a bien entendu aucune rue vraiment « rouge » dans ce film en noir et blanc, qui semble sortir des années 30.

La collision de trois scénarios ne fait pas forcément un film sophistiqué.

L’histoire principale est celle d’une grande déconvenue amoureuse qui tombe sur le pif d’un petit caissier d’une grande firme.

Le petit homme incarné par le fameux Edward G. Robinson parait vieux et insignifiant. Il est totalement soumis à l’autorité. A la maison, il est tyrannisé par sa femme.

Un curieux embranchement veut que l’ancien mari vénérée par cette furie acariâtre refait surface. Il était supposé mort noyé sans qu’on retrouve son corps. En fait il avait fui opportunément. Son retour va rebattre opportunément les cartes, mais n’ajoute pas grande chose au déroulement de l’intrigue.

Revenons au personnage principal. Par un heureux concours de circonstances, il finit par croire qu’une très jolie jeune femme peut l’aimer (Joan Bennett). En raison d’un malentendu, il passe pour un homme riche auprès de l’aventurière. Le terne employé, qui se sent revivre, va taire la vérité de sa condition. De son côté la femme fatale joue le jeu à merveille. Ce n’est plus une femme d’assez mauvaise vie, mais une « actrice ».

Le protecteur de la belle est un homme sans scrupule et joueur de surcroît. Il va tout faire pour qu’elle plume le pigeon.

De fil en aiguille, l’ employé insoupçonnable va piquer de belles sommes dans le coffre fort de son entreprise, pour entretenir la gourgandine.

Par ailleurs, il se trouve qu’il est un peintre du dimanche. Pour vous et moi, il est clair qu’il ne produit que de croûtes. Mais sur un quiproquo la vamp pense qu’il est célèbre, en tout cas sur le marché européen. Son amant va tenter de vendre ces toiles. Une péripétie supplémentaire du scénario fait qu’un marchand d’art qui passait par là, leur trouve de grandes qualités. Et comme cela ne suffit pas aux auteurs, l’intrigante va se voir attribuer les mérites de ces toiles non signées. Une légende va naître. Et elle sera au centre.

L’affaire va mal se terminer. Le caissier comprend enfin qu’il est manipulé. Il pète un câble et supprime la jeune femme avec un pic à glace. La faute va retomber sur le mac, qui sera exécuté.

A cette époque du cinéma, tout le monde doit être condamné à payer ses fautes. Il ne peut pas y avoir de crime impuni. Il va d’abord être renvoyé pour le vol qu’il a commis. Puis il sera hanté par son crime et pour ne pas avoir sauvé l’homme injustement accusé. Il terminera en mendiant fou.

C’est une nouvelle adaptation d’un bouquin Georges de la Fouchardière. On peut le considérer comme un remake de La Chienne de Jean Renoir (1931). Personnellement je trouve l’affaire inutilement compliquée. Mais les acteurs sont bons et assez finalement assez crédibles en soi.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Rue_rouge


Edward G. Robinson

Joan Bennett
Dan Duryea
Envoi
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