La Vie aquatique (2004) 4/10 Wes Anderson

Temps de lecture : 2 minutes

Un récit parodique, clairement inspiré de l’histoire du commandant Cousteau, et qui me semble totalement taper à côté.

Pas que j’aie un sacro-respect pour le bonhomme qui est dans la ligne de mire. Mais plutôt parce que cet humour anglo-saxon galvaudé, et qui s’avère juste distancié et superficiel, ne colle pas du tout avec ce personnage bien français. De plus, il est d’un bien plus grand calibre que ceux qui prétendent vouloir le critiquer. Il fallait être singulièrement plus fin pour arriver à bien s’en moquer.

Wes Anderson nous avait déjà servi ce style pitoyable, prétentieux et grotesque dans un de ses films les plus crétins, The Grand Budapest Hotel. Ce n’était guère mieux avec La Famille Tenenbaum. Voilà pour le niveau général !

Pour parachever le désastre, de grands acteurs ont été convoqués :

  • Bill Murray est le chef Cousteau-like. Il est lui aussi affublé d’un bonnet rouge et c’est bien là le seul point de ressemblance. On l’a connu dans des interprétations de bien meilleure qualité. On comprend vite qu’on veut nous dépeindre un être qui ne fait que spéculer sur son image. Et qui ainsi subordonne tout, à ce qui peut donner une prise de vue vendable. Le trait est gros et ne valorise pas celui qui a donné des lettres de noblesse au monde du silence. On est clairement dans le registre de la méchante farce. Pour tenter d’excuser l’acteur, il faut dire que le scénario ne donne aucune chance à la moindre parcelle de génie.
  • Owen Wilson incarne un bâtard caché du vieux loup de mer. Et là il refait surface, pour tenter de donner du relief à l’histoire. La chute est brutale. Un rôle proprement consternant dans un déroulé bâclé.
  • Cate Blanchett nous fait une journaliste sur la touche. Elle tente de se refaire une santé en interviewant le grand homme. Bien qu’enceinte, elle finira par coucher avec le jeune Owen, comme il se doit. On échappe pas à l’obligation d’une romance dans un film. Pour l’originalité supposée, on repassera.
  • Jeff Goldblum qui n’a pas trop vieilli est ici un concurrent retors. Pas de quoi fouetter un animal marin. Encore un présupposé archi convenu.
  • Anjelica Huston, passablement défraîchie, semble sortie de la crypte de la famille Addams. A oublier.
  • Willem Dafoe est un second rôle… de second à bonnet rouge, jaloux.

Au total, un incroyable gâchis de talents, dans une histoire bien faible avec une réalisation qui ne vaut pas mieux. Le pauvre Wes Anderson nous joue la claque, puisqu’il va jusqu’à se filmer une ovation interne dans un supposé festival du film. De qui se moque-t-on ?

Un échec mérité au box-office. Ce qui n’empêche pas quelques critiques français égarés, mais aussi quelques anglo-saxons, ceux qui confondent rejet avec originalité, de lui tresser des lauriers.

On à là tout le conformisme, et l’arrogance, de la posture anticonformiste pépère de quelques sinistres scribouillards vissés dans ces médias, pleins de ces a priori, qui ont bien plus de 50 ans de bouteille (à la mer). Plus ils sont en opposition, plus cela les flattent. C’est d’ailleurs un des pièges classiques de la modernité dans laquelle l’originalité, entendez la différence et la provocation, est devenue la seule raison d’être. D’ailleurs outre-manche et outre-atlantique, on sait très bien rigoler de ce particularo-pseudo-intellectualisme si franco-français.

Mais pouah, vu d’ici, que cela sent le renfermé. Vivement le dégagisme !

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vie_aquatique

Bill Murray
Owen Wilson
Cate Blanchett
Jeff Goldblum
Anjelica Huston
Willem Dafoe

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