L’Astragale. Marlène Jobert n’est pas Albertine Sarrazin. Casaril. 5/10

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Comme d’autres, j’avais entendu parlé de ce film. D’où ma curiosité redoublée.

Je m’attendais déjà à ce que ce titre L’Astragale ait un signifiant plein de panache et de surprise. Je suis tombé littéralement sur un os. Ce n’est qu’un os du pied. Le même que j’ai bien connu dans mes études de médecine.

Ce film de délinquante taularde est basé sur une autobiographie d’Albertine Sarrazin. Ces récits de type témoignage pro domo n’augurent rien de bon.

En prison, l’héroïne aime une femme, qui est libérée bien avant elle. Mlle Marlène Jobert rêve qu’une fois sortie, elle pourrait rejoindre celle « qui la fait jouir ».

Le récit d’évasion de ne tient pas la route. Il faudrait qu’elle ait pu se faufiler à travers les barreaux de l’hôpital de la prison. Sa chute d’un grand mur et la fracture du tarse qui s’en suit, donne le titre du bouquin. On ne revient pas sur le versant médical, souvent abracadabrantesque.

La rencontre fortuite avec Julien l’homme de sa vie, sur une route perdue, quasiment juste après, est outrageusement téléphoné. Lui aussi fait des allers retours en prison. On peut lui trouver un côté proxénète. Ce n’est pas bien clair. Pour le moins, il ferme les yeux quand sa belle ramène des sous grâce à la prostitution. Il est bizarrement joué par un Allemand, Horst Buchholz.

Tout part en eau de boudin, mais la morale est sauve. L’évadée se fera coincer par les policiers au final. Et le film sera interdit au moins de 18 ans, ce qui étonne.

La complaisance pour la délinquance était courante dans ces années là. Elle n’a sans doute pas cessée chez ceux qui aujourd’hui crient encore « mort aux flics ». Simone de Beauvoir, qui n’est pas à une connerie près (elle encensait Mao) a favorisé la diffusion du roman. On était en plein dans ce trope marxiste des « coupables » « victimes » du système. L’écriture argotique aurait séduit le public.

Le réalisateur Norbert Carbonnaux a du jouer les affranchis pour obtenir que la Sarrazin autorise le film. Guy Casaril finira le boulot.

Marlène Jobert est bien pâlotte dans ce film très typé 1968. Au point qu’on a du mal à croire à son personnage. Je ne suis pas le seul qui s’étonne :

« Spirituelle, lucide, ambiguë et charmante, Marlène Jobert, si jolie et plaisante qu’elle soit, s’estompe alors même qu’elle cesse d’être là, moins pour elle-même que pour une autre, Albertine Sarrazin dont on ne peut à peine dire qu’elle l’incarne » Claude Mauriac.

Magali Noël est ici une hébergeuse de cette femme-enfant en cavale. Et Georges Géret un « client » qui lui veut du bien.

Vous échapperez tout de même à “L’Astragale ce n’est pas la pied.”

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Astragale

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Astragale_(film,_1968)

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