Je me demande pourquoi ce film est à la fois si plaisant, mais quand même un peu énervant.
Bien sûr, dans le positif, il y a d’abord cette prise de vue léchée, ce rythme souvent soutenu.
On ne peut pas être insensible à la peinture humoristique des familiers de cette auberge, à l’humour juif façon Shtetl.
Et puis, il y a quelques gags bien sentis, comme cet aubergiste gelé, qu’on fait tourner comme un gigot congelé sur la table, mais aussi les tonnes d’ail pour se protéger, les tableaux fous et macabres du château maudit, le vampire gai…
On peut rajouter au crédit du réalisateur, cette caméra amoureuse qui caresse l’iconique Sharon Tate. Son mari, Polanski, ne cache pas son admiration. Elle est vraiment sublime.
Sous l’ample costume du vampire, on retrouve toujours du sexe.
Pour ne ne pas déroger à la tradition, des facéties coquines, sont exposées aimablement, un peu partout dans le film.
Le problème vient sans doute du fait que Polanski n’est ni un réalisateur de comédie, ni un rigolo. Il était jeune (33 ans), il a essayé, il a réussi. Mais c’était tout juste. Il ne récidivera pas dans la farce.
Le diable est ici passablement grotesque et en plein jour (si j’ose dire), il n’en sera pas toujours ainsi. Heureusement !
Roman est plus calé dans les choses maléfiques et dérangeantes, qui restent à la fois mystérieuses et cachées. Fréquenter la zone grise, matche mieux avec ce qu’il ressent vraiment. Il lui faut compresser le spectateur, pas le détendre.
On le retrouvera dans la toute puissance de son art, dans le troublant Rosemary’s baby (1968), et dans le fascinant Neuvième Porte (The Ninth Gate) (1999).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bal_des_vampires
Jack MacGowran
Roman Polanski
Sharon Tate
Ferdy Mayne
Iain Quarrier