Le Casse (1971) Verneuil Film. Avis. Belmondo, Sharif, Verneuil à bout de souffle. 5/10

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C’était du temps où des vedettes internationales paraissaient suffisantes pour donner une caution à un film. Surtout si l’on a pris soin de rajouter la signature musicale d’un Ennio Morricone.

Ici un vigoureux Jean-Paul Belmondo de 38 ans, mi rigolard mi sérieux, est à la tête d’un grand casse privé en Grèce. Il cambriole la demeure d’un couple ultra-riche.

A l’époque, on n’avait pas tous les systèmes de sécurité électroniques actuels.

Il faut donc faire avec un coffre fort à l’ouverture compliquée et classique et ne pas être troublé par la surprenante ronde du flic Omar Sharif, juste au bon moment.

Il y aura même un contact nez à nez entre le gréco-égyptien dubitatif et notre français entreprenant. Tout cela en pleine opération illicite, l’histoire de se faire des frisssons. On démarre fort dans l’improbable, juste pour faire le spectacle.

Une très longue séquence voudrait nous convaincre du très haut niveau de technicité des voleurs. On a donc un ubuesque système de vision à travers le métal, une compocarte de dimension réduite, une encodeuse avec de grosses touches lumineuses, le tout connecté à un mini robot faiseur de clefs etc. Cet attirail totalement impossible devait en imposer à l’époque au profane. Mais de nos jours on ne peut pas s’empêcher de rigoler.

Le casse est fait. La récompense de nos travailleurs consiste en de grosses émeraudes (en verre). Les bandits, dont Robert Hossein Nicole Calfan et Renato Salvatori, outre le chef, sont contents.

Le jour d’après on assiste à du remplissage à la Rémy Julienne avec une poursuite totalement loufoque entre deux véhicules. C’est Omar qui poursuit Bebel, façon Tom et Jerry. C’est grotesque et très convenu à la fois. Nos compères qui s’affrontent font tout ce qui est possible pou fusiller leur bagnole. Ils se cognent à tous les obstacles. Un plan montre une roue devenue oblique et totalement inopérante, mais elle est rétablie au plan suivant. Avec leur voiture défoncée, ils empruntent toutes les voies possibles et impossibles dont de multiples escaliers. Et au final notre policier montre de la mansuétude pour ce qui est devenue en fait une banale chasse pour infraction au code de la route, les pierres précieuses ne sont plus dans l’attache case. S’agit-il d’humour ? Je vous laisse juge.

Henri Verneuil avait quand même déjà à son actif de grandes choses comme La Vache et le Prisonnier, Un singe en hiver, Mélodie en sous-sol, Week-end à Zuydcoote, Le Clan des Siciliens. Comment a-t-il pu se lancer dans une histoire si médiocre ? A sa place j’aurais signé ce nanar Achod Malakian, pour ne pas ternir mon image.

Dyan Cannon est plaisante mais pas si canon que cela. Nicole Calfan est très années 70, comme les intérieurs d’ailleurs. Une époque où il semblait bon de ressembler à José Luis de Vilallonga et d’avoir des copains décontractés comme Belmondo.

Même la bande son de Morricone fait terriblement vieillotte maintenant. C’est dire le désastre artistique.

Qui parle encore de ce film ?

Le vrai casse dans tout cela, consiste à avoir fait venir en salle près de 4.5 millions de spectateurs français pendant deux longues heures.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Casse_(film,_1971)

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