Les nazis et l’argent, au coeur du IIIe Reich (2020) Arte 8/10

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Ce documentaire est bien documenté, clair et précis. Des illustrations permettent de mieux comprendre certaines démonstrations. On apprécie qu’il clarifie les pistes principales.

En 1923 la situation de l’Allemagne était catastrophique. Tout le monde a en mémoire la misère et l’hyperinflation, avec des billets de banque en millions et qui ne valaient plus rien.

Le redressement économique de l’Allemagne hitlérienne est un grand mystère, si on reste à la surface du problème.

On met souvent en avant, les bienfaits de ce peuple remis au travail grâce aux grands chantiers publics. Comme si cette sorte de collectivisme était la clef de l’économie.

La question est bien plus complexe.

Hjalmar_Schacht un économiste connu devient ministre. Il organise d’abord le rapatriement forcé des capitaux allemands placés à l’étranger. Il recentre les échanges sur la seule Allemagne de manière à être autonome. Ces mesures ne sont pas sans conséquences néfastes. Le pays est pauvre en matières premières et donc il est difficile de devenir autarcique. Les solutions de caoutchouc et d’essence synthétiques montreront leurs limites.

Ses « bons MEFO » seront une monnaie parallèle obligatoire, permettant de capter l’épargne nationale et de dissimuler les achats du réarmement. Les firmes Krupp et Siemens sont associées à la création des « bons MEFO ».

Passés leurs premières frayeurs, le grands industriels finiront par comprendre l’intérêt de se rendre complices du régime totalitaire. Ils ont désormais une main d’oeuvre allemande qui a l’obligation d’obéir. Les syndiqués empêcheurs de tourner en rond sont en camp de redressement ou en camp de la mort. Des esclaves seront fournis. Les usines tourneront à nouveau à pleine vitesse. Il y aura même un boom des innovations.

Schacht entrera en conflit ouvert avec Hitler et consorts, quand il voudra revenir à de plus sains principes économiques de base, sans tromperies. Il aurait bien voulu trouver un moyen « honorable » de payer l’ardoise. Il sera même interné à Ravensbrück et Dachau à la toute fin de la guerre.

Les amendes indignes, les biens spoliés, mais aussi des choses aussi terribles que les prélèvements de dents en or sur les cadavres, en particulier ceux des juifs, contribueront à constituer des valeurs d’échange à l’international. Une grande partie de ce qui est amassé dans les « Canada » des camps sera négociable à l’étranger, surtout l’étalon or et les pierres précieuses.

Et il ne faut pas oublier les pillages et les charges financières imposées aux pays conquis, avec en particulier la France. Ce qui est pris par cette voie est considérable.

L’élargissement de l’espace vital… était vital pour une économie désormais basée sur le vol.

Une fois la guerre terminée d’énormes sommes sur supports convertibles ont disparu, bien opportunément pour certains. Mais ça c’est une autre histoire.

Le Deutsche_Mark conçu par les Américains a assaini l’économie d’après guerre. Mais cela a eu un prix. Il a fait perdre des fortunes au change pour ceux qui possédaient d’anciennes grosses coupures. C’est également un autre récit, qui ne figure pas non plus dans le documentaire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Deutsche_Mark

https://fr.wikipedia.org/wiki/Reichsmark

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