Mademoiselle Ogin. Madame Kinuyo Tanaka. Chrétiens dehors ! 5/10

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Cette bonne Kinuyo Tanaka a d’abord été une actrice très aimée. Mais, alors qu’elle était de l’autre côté de la caméra, elle nous a réalisé une œuvre sentimentale. Exercice qu’elle affectionne tant.

On est alors en 1962. 60 ans après on peut dire que ce film simplet est assez pénible, sans forcément se faire taper sur les doigts par les ciné-japono-philes.

On a parlé tantôt de Miss Oyu de 1951, où Kinuyo était comédienne. Cette femme hors du commun, qui a débuté sa carrière en 1924, a joué dans 15 films de Kenji Mizoguchi.

Mais la dame en question a une filmographie gigantesque aussi comme metteur en scène. On est loin d’en avoir fait le tour. Rien qu’en 1951, elle a fait 7 films !

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Le scénario est assez exotique, mais de manière inversée. Cette fois c’est le Japon qui est le point de repère central. Et un apport spirituel proxi-oriental, qu’a fait fructifier l’Europe, est l’élément rapporté. C’est la présence perturbatrice de convictions chrétiennes, dans les amours d’un couple japonais du seizième siècle, qui pose problème.

Mademoiselle Ogin / Ineko Arima est éperdument amoureuse de Ukon Takayama / Tatsuya Nakadai. Elle est prête à tout, légitimée par ses pulsions profondes. Un tel ouragan des sens ne peut pas être mauvais.

Pour la plupart d’entre nous, Ukon, le nippon christianisé qui laisse passer sa chance, n’est qu’un personnage falot. Je ne sais pas s’il joue mal ou si les japs voient comme cela un croyant chrétien. Il est perdu dans ses pensées intérieures et voit son esprit accaparé par les codes de sa nouvelle religion. Laquelle, pense-t-il a réponse à tout.

De toute façon, il préfère la souffrance et le supplice de la Croix, à tout le reste.

Pour une bonne partie des Japonais, son inflexibilité devait passer pour une méritante détermination à la Shogun. Et ses introspections monomaniaques, aggravées de pesants non-dits, pouvaient être considérées comme de sages méditations de moine Zen. Jusqu’au moment où ils ont compris et ont foutu dehors tous ces prêtres et consorts, à coups de pied au cul.

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Le film est ennuyeux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mademoiselle_Ogin

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kinuyo_Tanaka

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