Midsommar (2019) 4/10 Horreur prévisible, transes folkloriques suédoises

Temps de lecture : 3 minutes

Pourquoi faut-il que les films d’épouvante commerciaux soient toujours conçus sur les mêmes principes ? Et surtout pourquoi ceci étant, continue-t-on à les regarder ?

Ici on est dans l’horreur réaliste. Cette une sous-branche qui tente de rester plausible. On n’y trouve pas cet irrationnel et cette fantasmagorie qui auraient permis toutes les variations possibles, voire impossibles.

Ici on fait avec ce qu’on a sous la main. Le diable magicien reste dans sa tanière.

Voir version 2

— — —

L’histoire se focalise d’abord sur un jeune couple aimant. Et selon les lois gravées dans la roche hollywoodienne, ils résisteront donc plus longtemps que les autres.

La fille démarre mal dans ce récit. Elle passe pour une dépressive qui n’arrête pas d’embêter son ami de coeur. Elle appelle au loup sans arrêt, en raison de la mauvaise santé mentale de sa sœur.

Et donc forcément, une fois au moins elle aura raison, mais lui ne lui viendra pas en aide. Ces parents sont brûlés dans un incendie déclenché par le suicide de sa sœur. Trois morts déjà, ce n’est pas gai.

Des étudiants américains vont en vacances en Suède. Il embarque la fille pour lui changer les idées.

Un des leurs vient de là bas. Il leur a « vendu » un séjour original dans une communauté traditionaliste proche de la nature. Ces hurluberlus vêtus de blanc vont célébrer la fête solsticiale d’été (Midsommar), qui cette année sera toute particulière (cycle de 90 ans).

Il y a des runes et des symboles tout partout. Il y a de l’habitat à l’ancienne et du retour à la nature façon écolo. Et on peut même participer à des lassantes et répétitives danses communes. C’est barbant à souhait. Et mon dieu que cela traîne !

Les agapes sont tout aussi affligeantes. Hormis les gourous de circonstance, ils sont tous silencieux et il n’y a pas grand-chose de consistant dans les assiettes.

Mais on peut voir cela aussi sous un angle ethnographiques. Deux des étudiants vont en faire un sujet de thèse. Ils posent des questions, mais on ne leur répond pas toujours. Ils sentent qu’ils gênent, il va falloir marcher sur des œufs.

Toute cette partie dure abominablement longtemps. Comme tout le reste d’ailleurs. 2h30 de cette purge ! Et même trois heures dans une version « uncut » !

Les bizarreries surviennent enfin.

Des convives du groupe des visiteurs des USA, semblent être partis de leur propre initiative. Ils n’étaient pas trop emballés par l’ambiance, pourtant « festive ». Surtout après qu’ils aient assisté à un rituel « folklorique », où deux archi-vieux se précipitent gaiement dans le vide, à partir d’un pic rocheux haut de plusieurs dizaines de mètres.

Cela a beau être une coutume, cela fait tâche. Un des sacrifiés, pas totalement mort, va bénéficier d’un coup de grâce, à l’aide d’un marteau noir gigantesque. C’est prévu dans leur code ancestral.

Les films de ce type commencent toujours très gentiment, puis la tension montre chaque fois d’un cran. Et ils finissent dans un crescendo émotionnel logarithmique qui débranche les cerveaux. C’est toujours comme cela.

De plus, d’un bout à l’autre le long métrage est totalement prédictible. Moi, dans ces circonstances, quel que soit le chahut organisé, je m’ennuie réellement.

A un moment, la digue cède enfin. Tout est permis. C’est le morceau de bravour des scénaristes. Ils y vont à fond la caisse. Neuf meurtres rituels au total, voilà de quoi nous occuper. Le gore bidoche et pourriture est bien au rendez-vous.

Seul moment de franche gaîté, c’est quand tout ce petit monde lance de vigoureux cris de bête, à l’annonce des grillades ! Ils sont aux anges également lorsqu’ils assistent à des cérémonies copulatoires collectives. Du grand spectacle ?

  • Il est possible que les vrais sacrifices humains se soient accompagnés de ces hurlements libérateurs des spectateurs. Cela donne une entrainante polyphonie musicale en phase avec les cris déchirants des victimes. Certains vont avoir envie de faire le loup garou avec eux. Puissant cérémonial de rapprochement des êtres. Beau et cruel chant cathartique !

Avec un tel prospectus publicitaire, la Suède ne va pas faire recette comme destination vacances, cette année.

L’actrice Florence Pugh, qui se retrouve « reine du bal », joue affreusement mal. On a vraiment envie de la de l’apostropher pour ses sourires idiots et son look « réseaux sociaux ».

Le comédien Jack Reynor est plus classique, mais cela ne l’empêchera pas d’être bien puni à la fin.

  • Des récits africains témoignent que des étrangers ont vraiment été substitués aux victimes sacrificielles autochtones qui étaient prévues. Un schéma à la King Kong. Cela se passait dans des temps reculés. C’est bien pratique parfois le tourisme.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Midsommar_(film)

Marteau noir généreux
Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire