Mort d’un pourri. Autopsie film véreux. Delon, Lautner, Audiard. 4/10

Temps de lecture : 4 minutes

Ce film a eu deux fées sur son berceau, Georges Lautner et Michel Audiard. Mais on note une tare à la naissance, c’est un production Alain Delon. Il est donc au four et au moulin et doit sans doute donner des directives qui dépassent son humble niveau d’acteur.

On appelle cela atteindre son niveau d’incompétence (Principe de Peter). Les anciens se contentaient de l’adage : qui trop embrasse mal étreint.

  • Un an plus tôt le comédien Delon était au centre de l’intrigue de Monsieur Klein et il ne touchait à aucune autre manette. Un film de premier plan de Joseph Losey, mais qui n’a pas trouvé son public. Quelle dégringolade pour l’acteur depuis !

Ah j’oubliais, dans la co-scénarisation, il y a quelqu’un que je n’estime pas trop Claude Sautet.

La résultant est que ce film est plat et désespérant de conformisme. Du déjà-vu à tous les étages.

On a donc droit aux politiciens véreux, compromis dans la prévarication, les détournement de fonds publics, la concussion, les marchés truqués ; un grand classique des années 70. Les pressions et les règlements de compte plus ou moins sanglants. On fait comme-ci ce tous pourris était le pain quotidien. En fait c’est du marxisme larvé, l’argent corrompt forcément. Les pauvres sont vertueux par nature. Alors que les riches sont nécessairement les plus grands des voleurs. Mélenchon a du apprécier, lui qui a été formé dans ces années là.

Dans cette corne d’abondance, que furent les 30 glorieuess de l’après après-guerre, on adorait mettre en scène l’alcoolisme mondain. Là encore un châtiment mérité des riches (hum).

On s’ennuie donc à mourir pendant ses 2 heures. L’impressionnante distribution n’y change rien :

  • Alain Delon est comme souvent sinistre. Sa triste tronche de taiseux au regard noir, veut sans doute dire qu’il est perdu dans ses reflexions. Je pense plutôt que cela coïncide avec un encéphalogramme plat de cow-boy des villes. Aucun génie dans son interprétation d’ami fidèle du député assassin Maurice Ronet. Alain qui couvre Maurice, ne le lâchera pas. Même après que son copain soit exécuté, il ne dira mot sur ce fameux carnet subtilisé au défunt et où se trouvent toutes ses opérations louches. Pas mal de personnalités convoitent cette mine d’or, soit pour faire justice, soit pour empêcher que l’on découvre qu’ils sont mouillés. Du grain à moudre pour suspenses frelatés.
  • Ronet fait du Ronet. Les deux jeunes premiers nous montrent donc leur duo classique.
  • Klaus Kinski incarne le gars mystérieux dont on pense qu’il tire les ficelles. Vu sa bouille et son affreux caractère, cela colle à peu près. Un peu marre quand même de ces rôles conçus sur délit de sale gueule.
  • Michel Aumont et Jean Bouise nous jouent les commissaires madrés, à qui on ne la fait pas. Ils vont harceler gentiment Delon. Julien Guiomar passe par là. Et Daniel Ceccaldi ferme la marche, en avocat.

La musique est vraiment daté films noirs de cette époque. Philippe Sarde compose et Stan Getz joue tout au long de son saxophone. Ils réussissent là aussi à nous décourager. Bizarre ! Ils ont du être gagné par l’ambiance d’incompétence et de morosité du film.

On tombe sur les fesses lorsqu’on apprend que ce navet a été distingué deux fois : nomination au César du meilleur acteur pour Alain Delon ; nomination au César du meilleur scénario original pour Michel Audiard. Mais en fait, plus rien ne m’étonne avec ces César(s).

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Mort_d%27un_pourri

https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter

https://fr.wikipedia.org/wiki/Monsieur_Klein

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Lautner

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