My man Godfrey – Avis film. Carole Lombard – Gail Patrick (1936) 7/10

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Comédie « sérieuse », à l’intrigue bien construite. Rien n’est laissé au hasard. Tout s’emboîte parfaitement.

Cela démarre violemment. De riches oisifs cherchent une idée originale pour leur concours de l’objet le moins désirable possible. Et ils choisissent un clodo vivant sur un dépôt d’ordure à N.Y.

La marchandisation de l’être humain, c’est humiliant mais ça marche (*)

La blonde écervelée (Carole Lombard) qui gagne ainsi le concours est prise de remords. Elle engage Godfrey le miséreux comme serviteur, pour se faire pardonner (William Powell qui est d’ailleurs en vrai l’ancien mari de Carole Lombard !). C’est la gentille.

La famille de la donzelle est foutraque.

Sa jolie sœur est une jeune femme gâtée. Elle est brune et intelligente, c’est donc la méchante (Gail Patrick)

Les deux filles, à leur manière, en pincent pour le domestique.

Le père est un ploutocrate obèse. Il est plutôt bienveillant. Dans le temps les riches étaient gros et les pauvres maigres. Maintenant c’est le contraire.

La mère est à l’Ouest, mais elle a un bon fond.

De fil en aiguille, Godfrey se révèle plus complexe que prévu. Au point qu’il est en mesure à la fin de retourner complètement la situation.

La blonde à tête de linotte force la main de Godfrey et obtient ce qu’elle veut. La pauvre brune, franchement plus attirante et intéressante, en est pour ses frais. (**)

La famille peut se permettre de « protéger » un artiste. Il est incarné par le Russe Mikhaïl Semionovitch Ounskovski dit Mischa Auer. Il réalise entre deux prestations littéraires ou musicales, une imitation de grand singe. A noter le très trumpien mépris de l’artiste et de la « chose intellectuelle ». Lequel finit par se prendre un coup de poing dans la figure avant d’être défenestré.

Bon, ce film très bien réalisé est avant tout un boulevard pour faire briller le grand acteur William Powell. Comme il assume plusieurs niveaux de jeu, il montre tous ses talents.

La morale ?

Quand vous êtes éduqué et de bonne famille, même si vous passez par la case dépôt d’ordure, vous vous en sortirez toujours. Mais il faut être fondamentalement bon et travailleur.

Quand vous avez l’ombre d’une méchanceté, vous êtes foutu.

Et même si chacun doit garder sa place, il y a un petit côté « front populaire » et solidarité des humbles dans l’histoire aussi. Mais juste un peu.

(*) on n’est pas loin de la Grande Dépression et du livre « On achève bien les chevaux » de Horace McCoy – 1935.

(**) dommage que la brune Gail Patrick soit née en 1911 (décès en 1980), car je connais plus d’un candidat pour l’esseulée.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mon_homme_Godfrey_(film,_1936)

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