Que Dios Nos Perdone – Film Avis. Antonio de la Torre. (2016) 5.5/10

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Curieux que l’on fasse, encore en 2016, des films policiers si conventionnels.

Il n’y a vraiment rien de nouveau dans cette intrigue de tueur en série de vieilles dames.

Le criminel a des rictus pervers de cinéma quand il commet ses crimes. Et bien entendu il entretient une relation pathologique avec sa mère grabataire, comme le veut la classique psychologie de comptoir.

Le policier qui le poursuit, a lui-même des démons qui le rongent et un lourd passé. Il ne sait pas contrôler ses émotions. Il en vient rapidement aux coups, n’hésitant pas à rendre borgne un collègue. Il va se faire lourder. Sa famille est décomposée.

Cependant il est suffisamment beau, efficace et sincère pour rester un héros aux yeux du spectateur moyen. Bref que de l’ordinaire dans la répartition des rôles.

Et l’enquête se fera grâce à la sagacité des limiers francs-tireurs. Des petits détails et pas mal de chance circonstancielle mèneront le spectacle à bon terme.

On jouera en permanence de la corde sensible en mettant en danger le héros. L’émotion facile sera entretenue par des images épouvantables de grands-mères battues et violées et une musique lourdingue que l’on peut facilement associer à l’horreur. Il y a un public qui ne demande que cela.

Et on hésitera pas à sacrifier le plus valeureux, plutôt que de l’amener à la rédemption pour services rendus, afin d’augmenter l’audimat. La reconnaissance sera posthume. On enjolivera le tout d’une bien inutile visite papale.

On rajoutera un policier bègue humilié par ses confrères, pour nous apitoyer. Il sera le bras armé d’une improbable vengeance en camionnette 3 ans après.

On dirait un mauvais téléfilm.. mais qui a l’outrecuidance de durer plus de deux heures. Que dieu leur pardonne !

La critique n’a généralement pas été dupe. Mais certains égarés n’y sont pas allés du dos de la cuiller en parlant ici d’un « renouveau au sein du cinéma espagnol » et de « nouvelle vague hibérique ». Pincez-moi.

Et puis, il y a des concours qui eux aussi n’ont pas eu peur de se ridiculiser  : Festival international du film de Saint-Sébastien 2016 : prix du meilleur scénario pour Que Dios nos perdone (Rodrigo Sorogoyen en est le réalisateur et le coscénariste)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Que_Dios_nos_perdone

Antonio de la Torre
Roberto Álamo
Javier Pereira

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