Sakurajima : vie sous les cendres. Des volcans et des hommes. Arnaud Guérin. 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Depuis l’aube de l’humanité, l’homme n’a cessé de profiter des bienfaits de la nature. Mais il a aussi su s’adapter intelligemment à ses nombreux méfaits.

Dans ce documentaire sur le volcan Sakurajima au Japon, le géologue Arnaud Guérin nous montre un exemple frappant de cette double adaptation permanente.

Ce volcan très menaçant, relâche une belle et riche cendre tous les jours, sur ce qui fut une île, au centre de la baie de Kagoshima. Ce gage de fertilité permet d’avoir les plus gros radis du monde. Mais elle oblige les habitants à passer le balai tous les jours et à scruter le ciel avec inquiétude. Les autochtones et les touristes profitent de bains de sable bienfaisant chauffé par le monstre.

Il est entré en éruption très violente en 1914, principalement sous une forme de nuées ardentes stromboliennes, de séismes et de coulées de lave catastrophiques. Les immenses dépôts ont créé un passage solide et c’est maintenant une presqu’île.

On sait que tôt ou tard, ce cratère toujours fumant et qui émet des panaches volcaniques inquiétants, va à nouveau exploser de manière titanesque ; bien au-delà des secousses quasi quotidiennes. C’est une certitude. La mèche de cette immense bombe est allumée ; seule inconnue, la longueur de cette amorce.

Le Japon comporte une importante concentration de population, ciblée sur quelques zones. La terre utilisable est rare, en raison de reliefs complexes. Les 600 000 voisins du Sakurajima, se plaisent bien là où ils sont. Ils ont trouvé une place.

  • Pourquoi donc rester à danser sur ce volcan agressif ? Il pourrait y avoir une composante de culte du danger, avec l’aura héroïque qui l’accompagne. Sait-on jamais. Ce n’est pas un géologue-vulcanologue qui l’avouera.

Les autorités ont donc organisé le plus grand plan de secours jamais conçu, en de telles circonstances.

Tout le monde sort avec son casque. Dessus, il y a un code barre pour les identifier rapidement. Un exercice de secours taille réelle est organisé tous les ans ; le 12 janvier. Date qui commémore l’éruption sanglante de 1914. Il s’agit de rejoindre dans le calme des bateaux de secours. Pas un habitant ne se défile. La discipline est exemplaire. Du jamais vu. Cela ne se passerait pas comme cela en France.

Tous les moyens techniques de prévention sont mis à contribution. Un tunnel qui va au plus près du magma, a été creusé pour permettre au sismographe principal et autres instruments de mesure, de ne pas être perturbés par des vibrations parasites afin de ne prendre en considération que les mouvements purs de ce dragon infernal. Une technologie sans cesse améliorée.

Il y a également des abris très résistants, des hélicoptères pour les gens peu mobiles, des consignes de sécurité répétées et testées régulièrement.

Très bonne réalisation de David Perrier. La modestie éclairée de Arnaud Guérin fait le reste.

*

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sakurajima

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire