Cette comédie de 2005 a été conçue intégralement dans la tête du multicarte Édouard Baer. La belle affaire ! Il y avait visiblement de la place dans ce crâne vide et plein de courants d’air. Et puis l’exercice a tourné court. Pas sûr qu’il ait tant réfléchi que cela.
Et c’est le même homme peu habile qui en a assuré la réalisation.
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Avant de voir ce long-métrage, j’imaginais que Baer était un homme intelligent. Il peut être bon acteur. Son regard donne le change, « En le regardant avec un œil de poète »
Il m’a fait rire dans Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre. Mais maintenant je me demande si ce n’est pas grâce à Alain Chabat et que le pauvre bougre n’y est pour rien, n’ayant que suivi les ordres de son maître. Dans cet opus antique, en effet on peut parler d’humour absurde.
Notre « acteur, auteur, metteur en scène et producteur de théâtre, animateur de radio, animateur et producteur de télévision, scénariste, réalisateur et producteur de cinéma » a donc fait une grande erreur. Passé le trouble semé par sa carrière infernale en forme de nuage de fumées, il nous a montré le vide qu’il a dans sa tête.
Ce film est pathétique comme le serait un film de déficient mental. On est triste pour lui. Baer ce n’est donc que ça ! Le voilà bien déprécié à présent.
Et pour rajouter du sinistre au ridicule qui tue, il a brûlé ses dernières cartouches en s’adjoignant de grandes vedettes et de quelques amis notables. Les voilà disposés comme autant de potiches et de reliques sacrées :
Jean Rochefort, Benoît Poelvoorde, Jeanne Moreau, Chiara Mastroianni, François Rollin, Josée Dayan, Léa Drucker…
Ce cirque aux talents multiples aurait pu construire de grandes choses. Mais par la « grâce » de notre Édouard aux mains lourdes, il se transforme en un zoo humain sans aucune utilité. Cadre amical dégradant qui tient plus du copinage futile. Pas sûr d’ailleurs que ce soit de vrais amis. Plutôt des invités attirés par la solde et qui se font passer pour des proches pour le remplissage et la clape.
Curieuse leçon. On se rend compte à présent que le style parodique peut avoir des loupés. Jusque là, dans ce cadre convenu, on souriait avec indulgence de pratiquement tout, mais là on est tenté de faire la gueule.
Pas assez de courage pour une authentique autodérision. Le curieux concept de Métahumour ne s’applique pas non plus. Il est trop fin pour correspondre à quoi que ce soit dans le synopsis. Aucune impertinence non plus, tant les cibles sont conventionnelles et vieillottes.
Ce n’est pas de l’humour absurde comme c’est écrit ici ou là, par des critiques qui ne sachant plus quoi dire, et qui manient alors le dico du remplissage. D’ailleurs ces gars et/ou garces sans courage, pissent dans leur froc à l’idée d’oser rejeter ce long-métrage, comme il le mériterait. Si tant est qu’on est assez de jogeotte et d’obejctivité dans cette affaire.
Ce film est juste une grosse blague filée, mais désorganisée, qui tombe totalement à plat, avec la régularité d’un métronome archimandrite (hum). De l’humour de l’à-peu-près ?
La triste réalité, c’est que c’est aussi affligeant que le sketch de la valise des Bronzés, qui met tout le monde mal à l’aise. Et personne n’ose lui dire qu’il doit s’arrêter !
A quoi s’attendre et forcément à quoi bon, comme cela a été signalé par tout le monde ou presque ? A une immense bide de box-office. Ce fut le cas.
Maintenant que je l’ai fait descendre notre fier gaillard de son piédestal, je peux lui appliquer la cinglante métaphore de Georges Brassens :
En le regardant avec un œil de poète,
On aurait pu croire, à son frontal de prophète,
Qu’il avait les grand’s eaux d’Versailles dans la tête,
Corne d’Aurochs.
Mais que le Bon Dieu lui pardonne, ô gué! ô gué!
C’étaient celles du robinet! ô gué! ô gué!
Oui ça c’est une belle version d’un véritable humour. Un art qui ne peut s’exercer sans talent.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Baer
https://fr.wikipedia.org/wiki/Akoibon
