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Ce sujet on le connaît bien et on le maîtrise correctement depuis un bon moment. Il ne s’agit ici que d’un documentaire, voire un commentaire de plus. C’est plus récapitulati,f qu’inventif et prospectif. D’où un aspect un peu désagréable de révisions scolaires.

Mais bien entendu, les critiques peu regardants et peu instruits de 2018, répètent à l’envie que c’est « passionnant », avec tous les superlatifs d’usage qui fusent quand on n’a pas grand-chose à dire.
Dès qu’on a à faire à un docu, l’esprit des Lumières s’évanouit. Affligeant !

On le sait, dans une certaine mesure, les chasseurs-cueilleurs se débrouillaient correctement. Même s’il fallait chercher de quoi se sustenter en permanence.

Ils avaient encore de bonnes dents, grâce à leur alimentation pauvre en sucre.
Leur taille était égale à la notre.
Ils ne souffraient pas d’arthrose due à un travail de force répétitif.
Ils ne faisaient pas trop d’enfants, car cela aurait été handicapant pour de longues marches et aussi parce qu’il existait une sorte d’auto-régulation « physiologique » de la fécondité. Et sans doute n’avaient-ils pas trop de temps pour la bagatelle. Qui sait ?
Il aurait régné de surcroît une certaine égalité entre les hommes, voire entre hommes et femmes. Et dans une certaine mesure, leurs rôles étaient interchangeables.
Ils sont à l’origine du mythe de l’âge d’or et du bon sauvage.

Sitôt l’agriculture maîtrisée, nos gaillards ont eu tout le contraire, mais pas que…

Dents affreusement gâtées par excès de glucide.
Arthrose massive jusqu’aux soudures de vertèbres.
Petite taille.
Flopée de niards.
Tendances inégalitaires pouvant aller jusqu’à la dictature.
Rivalités et guerres en vue de captage de richesses.
Plus de maladies infectieuses ?
Par contre ils ont bénéficié de la spécialisation qui a permis l’éclosion d’un art plus affirmé, de l’architecture et de l’urbanisme.
Les flux allant vers les cités ont favorisé le brassage de gènes.

Le reportage insiste pour faire des parallèles entre les sociétés d’hier avec celles d’aujourd’hui, avec un maître mot : la ville. Comme si depuis, les fondements étaient toujours les mêmes, avec concentration de savoirs divers. Cette promiscuité des connaissances, permet de rapprocher des branches distinctes, ce qui suscite des inventions pour le bénéfice de tous. De manière générale, cela a permis le progrès.

Göbekli Tepe se situe en Turquie près de la frontière syrienne. Ce site incroyable est reconnu comme le premier village structuré. En tout cas jusqu’à la prochaine découverte.

A noter que le site archéologique, doublé d’un site reconstitué, était dans la zone sinistrée par le tremblement de terre du début 2023. Celui qui a fait 50.000 morts au moins. Mais on n’a pas d’images témoignant de dégradations.

Déjà plusieurs millénaires avant J.-C., on y cultivait des céréales. Mais ce fut avant tout un lieu de ralliement de gens de passage, centré sur des cultes qui nous paraissent encore étranges.

Il y a ces fameux T de pierre, vieux comme la cité, et qui sont clairement anthropomorphes. Les animaux sont largement représentés. Dans ces bas reliefs, on discerne ce qui pourrait être un “bon chien”. On a retrouvé des sépultures à l’intérieur même des maisons.

On peut et on doit s’extasier sur ces manifestations « artistiques » qui sont objectivement vieilles comme le monde (douze milles ans), mais qui paraissent intemporelles. L’homo sapiens avait déjà toutes les cartes en main.

L’étape suivante est symbolisée par Ur en Mésopotamie. La restauration et la finalisation par Saddam Hussein de la ziggurat centrale, donne le change.. sous réserve qu’on la regarde à distance.

Dans ces lieux, tout s’accélère. L’agriculture passe au niveau supérieur. Invention de l’écriture, découverte des mathématiques, comptabilité, pratique à haute dose du commerce, administration, armée, hiérarchies bien ordonnées, dynasties, arts complexes touchant de nombreux domaines…

Cette aventure en Chaldée a quand même commencé 5000 av. J.-C. Et a duré plusieurs millénaires. Elle a engendré la plupart des religions et des mythes de l’humanité. Ce n’est pas de la gnognotte.