Avis film. Happy Valley, Kenya. Colon meurtrier. Sévices corporels. 4/10

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Prétendre qu’un film est basé sur des évènements qui se sont réellement produits, devrait contraindre à beaucoup d’exigences. Or la plupart du temps, ce n’est qu’un prétexte teasing, qu’on suralimente par des interprétations a posteriori. Paradoxalement ce genre de films ne sont jamais vraiment naturels. C’est pire encore quand on y glisse des vedettes connues qui apportent un peu trop d’elles mêmes.

Des Vallées Heureuses, il y en a eu de nombreuses au cinéma, dont une de D. W. Griffith, en 1919. Et avec un titre pareil, il n’est pas étonnant que ce soient de romances ou des films paradoxaux comme ici. Cette Vallée du Kenya est Heureuse certes, mais pas ses occupants.

Ce qui n’arrange rien c’est qu’on veuille en faire un film à charge. En 1987, il n’était pas rare qu’on critique la colonisation. Surtout comme ici celle des années 40, juste avant l’explosion du système.
Ross Devenish fait ce qu’il peut. Il « crée » une jeune adolescente blanche qui est la souffre douleur de sa famille recomposée. Dans ce romantisme de pacotille, elle parle tant à l’oreille des chevaux qu’à celle de ses serviteurs noirs. Holly Aird nous fait le coup de la fille rebelle que rien n’arrête.

Le reste de la famille est outrageusement raciste et considère ces noirs comme du bétail, impossible à éduquer. Tous les poncifs contre la colonisation nous sont servis.

La caste de possédants blancs se soutient quoiqu’il arrive. Et ici on est en droit de faire sa police soi-même. C’est le meurtre délibéré de l’amant par le vieux mari jouée par Denholm Elliott, qui est au centre de l’intrigue. La justice de classe lui donne raison et se félicite qu’un procès l’innocente. A noter que ce Denholm bisexuel incarne souvent les minables. Le pauvre est mort avec le SIDA.

Dans un premier temps, Holly se voyant en redresseuse de tort prend fait et cause pour Denholm, le mari outrageusement trompé. Et donc elle ne dépose pas contre lui, alors qu’en fait elle connaît la vérité. A l’issue du procès, elle se rend compte que Denholm n’a aucune reconnaissance et qu’il l’a manipulé sciemment.

Elle veut crier la vérité à présent. Mais elle se fait sévèrement bastonner par son père impitoyable. Il faut voir la satisfaction morbide du père fouetteur Michael Byrne. Presqu’invalide elle fonce se réfugier au commissariat. Elle sera protégée. Mais la justice ne parviendra pas à coincer Denholm.

Il y a plein d’autres acteurs qui semblent à l’aise dans cette ambiance d’un autre âge. On peut citer Kathryn Pogson, Cathryn Harrison… Cette dernière est la gouvernante autoritaire de la petite. Il faut voir le plaisir « nazi » qu’elle prend à s’acquitter de sa tache de tortionnaire domestique.

Ce n’est pas un bon film.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Roman_de_la_vall%C3%A9e_heureuse

https://fr.wikipedia.org/wiki/Denholm_Elliott

https://en.wikipedia.org/wiki/Cathryn_Harrison

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