Le fameux cow-boy Clint Eastwood réalise là son premier western.
Il en fera d’autres, mais il aura l’intelligence de s’attaquer par la suite à des sujets un peu plus intéressants. Même si au fond c’est un embobineur de première, on peut lui reconnaître d’avoir réussi quelques films, mais pas celui-ci. Par ci par là, ce roublard qui a fini par connaître les ficelles du métier, a su très bien capter l’intérêt. (High Plains Drifter)
Ici, on le sent totalement englué dans les « trucs » classiques du western spaghetti. Ce sont ces dernières fréquentations. Des prédécesseurs célèbres, comme Sergio Leone, ont créé un nouveau style, souvent avec talent. Mais lui nous fait une grotesque imitation « genrée », qui n’est même pas une parodie. Et l’histoire, qui a été remaniée à plusieurs reprises, se perd dans des méandres et des rebondissements faciles.
L’intrigue est peu crédible. Mais la mise en situation des personnages est finalement assez banale, dans ce monde très convenu des pistoleros agités. Au centre, on nous met le classique redresseur de torts, un gaillard robuste seul contre tous et qui s’en va – toujours solitaire – vers le soleil couchant une fois sa besogne terminée. Une sorte de Lucky Luke en plus sauvage.
Et pour renforcer le mystère – là où il n’y en a guère – on en fait un homme sans nom, au profil forcément insaisissable.
Des bandits sans foi ni loi terrorisent ces gentils habitants. Afin de régler le problème, ce justicier venu d’on ne sait où, accepte de prendre les rennes d’une petite bourgade, qui ne demande que cela.
Il est temps d’en finir. Les péquenauds ont constaté sa grande autorité et ses capacités de flingueur. De toute façon, ils n’ont aucun autre recours. Pour le convaincre, ils lui donnent une totale carte blanche.
Là, Clint s’en donne à coeur joie, avec « open bar » dans tous les magasins et saloon. Le « héros » peut même se servir chez ces dames. C’est décliné en long et en large. C’est un peu Clint lui même ce gars qui n’en fait qu’à sa tête.
Cette apologie de l’homme tout puissant (omnipotent) est voulue et doit faire « rêver » le spectateur. C’est plus une gaminerie cinématographique de type pillage du candy-shop qu’une valorisation du nazisme, comme certains critiques français égarés ont cru voir. Pincez-moi !
L’étranger en fait à sa guise. Pour montrer son pouvoir absolu, il désigne même un nain sans talents comme nouveau Shériff. Et bien entendu certains villageois honnêtes, ou malhonnêtes, ne voient pas cette soumission totale d’un bon œil.
Il y aura des morts de tous les côtés et finalement le ménage sera fait tant vis à vis des nuisibles venant de l’extérieur que des mauvais citoyens intra muros.
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_des_Hautes_Plaines