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Ces comédies de mœurs allemandes sont loin de ce qu’il y a de pire.

Il s’agit de traiter de sujets contemporains, en soulignant un peu le trait, mais en laissant quand même une latitude de jugement au spectateur.

Le film de Sönke Wortmann commence mal. On y voit un adulte semi-punk semi-gothique dans l’open space d’un train. Voilà de quoi donner envie de fermer son poste immédiatement.

On aurait tort. Lucas Gregorowicz joue un acteur de seconde zone qui est pressé de rejoindre Bochum où son père vient de décéder. Il n’a pas eu le temps d’enlever son accoutrement et de se démaquiller. On le reverra plus tard « normal » et presque trop « normal ».

Bochum est une ville de la Ruhr qui connu jadis une longue période de gloire grâce à l’exploitation du charbon et aux industries qui se servent de cette précieuse ressource.

Mais là la bourgade apparaît sur le déclin.

Des faunes bizarres occupent de quasi taudis et vivent de trafic et d’expédients.

Notre héros découvre cette nouvelle réalité alors qu’il est brinquebalé par un ancien pote. C’est une jungle dont il faut connaître les codes pour se faire accepter. Il y arrive finalement. C’est l’occasion d’une belle galerie de portraits ou plutôt de gueules. Bel ensemble hiérarchisé de “freaks”.

Tout le monde le questionne : est-il est un comédien célèbre ? A quoi bien sûr, il répond que non. On lui demande régulièrement s’il a recontacté Charlie. C’est pour nous un faux ami, puisque ce Charlie est une femme. Lui et elle formaient jadis un couple de légende. Et les uns et les autres se demandent bien pourquoi il est parti en la laissant en plan.

Là, on tombe dans la comédie sentimentale classique avec la thèse de l’amour éternel et de la force particulière des « amours de jeunesse ».

Et donc on nous un faux suspense classique : reviendra-t-il vers sa compagne du moment à Munich où on lui promet enfin un vrai travail de comédien dans un sitcom, ou bien choisira-t-il de recoller avec son passé et de tout laisser tomber pour son ex-belle. Laquelle entre temps à eu un niard avec un autre.

Étonnant de conformisme pour un travail de 2017 – Il doit y avoir en Allemagne un puissant ressort nostalgique pour en arriver là. Ce long-métrage est fait de passions simples, de douceurs ordinaires, de plaisir du souvenir, de petits commerces familiaux, des vieilles amitiés, de traditions comme le foot, de vedettes locales, de petites fêtes de quartier où l’on prend une « bonne » bière). On remet au goût du jour en intégrant désormais les Turcs dans le jeu.

Et l’auteur égratigne une certaine modernité : comme pour ces pompes funèbres tournées vers “l’évènementiel”.

Le mythe romantique le plus éculé sera bien entendu conforté. En cela c’est quasiment un film de fille. Désolé Monsieur Sönke Wortmann (réalisateur et scénariste) !

Lucas Gregorowicz (Stefan Zöllner)

Anna Bederke (Charlie)

Nicholas Bodeux (Toto)

Peter Jordan (Frank Tenholt)

Sandra Borgmann (Karin Tenholt)

Markus John (Diggo)