Boeing Boeing. Tony Curtis, Jerry Lewis, Dany Saval, 6/10

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Ce cinéma chromo, dans sa forme et son fond, est tellement outré et daté, que cela peut passer désormais pour sympathiquement kitsch.

• Une pensée émue pour ce glorieux Technicolor anamorphosé, qui en donne plein les mirettes, quel que soit le sujet traité ! Ce matériau dont on fait les péplums, pardonne pas mal de choses en fait.

Le scénario pourrait fortement déplaire à nos contemporaines, mais archaïques, ultra-féministes. Elles devraient pourtant s’en satisfaire, puisqu’ici, comme dans leur conception, le couple est un combat et non pas une complémentarité.

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Ici l’unité de lieu, d’action et patati patata, proviennent forcément d’une forme théâtrale. On doit la pièce éponyme (ou homonyme si vous n’êtes pas si prétentieux) à Marc Camoletti, un Français. Un gros succès parisien.

Boeing Boeing à l’écran, est réalisé par l’obscur John Rich. Ce tâcheron souligne méticuleusement tous les clichés du genre. Pour notre plaisir ?

  • Le volage Tony Curtis est un mâle dragueur impénitent. Ce séducteur né, manipule ses trois conquêtes volantes, pour les faire coïncider avec son copieux planning amoureux, sans chevauchement autre que le sien (hum). Un chronométrage périlleux, sans cesse remis en cause et un appétit d’ogre. Chrono, dodo… boulot.
  • Les jeunes filles sont aimantes à l’ancienne et outrageusement écervelées.
  • Les hôtesses de l’air, ces lumineux objets de désir à la tombée de la nuit de l’aviation de luxe, ont les jambes en l’air, comme il se doit.
  • On barbouille le tout, de caricatures de traits nationaux, comme avec cette Allemande nécessairement mangeuse de choucroute. On n’oserait plus de nos jours, dommage !
  • Cela ne vous suffit pas ? Alors place à l’ami Jerry Lewis en débile, point si bête en réalité, mais causeur de troubles. Vous en connaissez des vrais comme cela ? Non, car c’est juste un prototype, une fiction de cinéma. A noter que ce coquin fait des infidélités à Roger Moore.
  • Mijotez cela avec toutes les vieux ingrédients du vaudeville…

C’est un combat aveugle de femmes, entre Dany Saval d’Air France, Suzanna Leigh de la British United Airways, Christiane Schmidtmer forcément de la Lufthansa. Seuls les hommes connaissent les règles du jeu. A noter que le déterminisme aérien colle avec les origines géographiques.

La bonne Thelma Ritter est la mauvaise conscience incarnée.

Jerry Lewis est remplaçable dans ce deuxième rôle, tant son sempiternel grain de folie n’apporte rien. A l’inverse du souriant Tony Curtis que rien n’abîme et qui est clairement indispensable à la tenue du film.

Et le Boeing en question ? Il vient troubler la fête en adoptant une nouvelle motorisation. En allant plus vite il bouscule l’agenda de notre consommateur de chair fraîche.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boeing_Boeing_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Rich_(r%C3%A9alisateur)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boeing_Boeing

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tony_Curtis

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