Boire et déboires. Blake Edwards, mauvais film. Bruce Willis, Kim Basinger, casting raté. 4/10

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Un Boire et Déboires désespéré et qui ne donne pas envie de se plonger dans le pinard pour oublier ! Pour ainsi dire, c’est « à gerber ».

  • Et puis maintenant l’alcoolisme ou les excès du Binge drinking sont considérés à juste titre comme de tristes maladies, dont on a du mal à se défaire. Clairement, ces plaies qui foutent en l’air la personne et son entourage, ne font plus rire. Le temps du poivrot qui égayait les scénario est révolu.

Tout au long du film, on croit entendre un Blake Edwards inconsolable, après qu’il ait mendié vainement : « Donnez-moi des gags. Allez faites un bon geste, il me faut de bonnes blagues ! ». On est triste pour lui et encore davantage pour nous.

Le réalisateur est réputé pour ses films finement comiques. Avec un palmarès de haut niveau, dont par exemple Diamants sur canapé, La Panthère rose, La Party. J’aime tout particulièrement ce dernier fait en 1968, avec un Peter Sellers particulièrement savoureux et efficace.

Mais ici, il y a une grosse erreur de casting. Bruce Willis et Kim Basinger ne sont pas vraiment des rigolos.

Les ressorts comiques sont tous rouillés, tant ils ont déjà servi précédemment, en mieux. On en a un peu marre du spectacle classique de l’explosion des barrières sociales, des conduites interdites en bonne société, des conflits avec la police et la justice, des conflits de bureau, des histoires de famille, des affres du mariage, des rituels américains bousculés, des bagnoles fracassées… En 1987, ces pseudo dénonciations sont déjà devenues d’un ennuyeux conformisme.

Et cette Kim Basinger, qu’on pourrait penser dans un grand secours pour l’ascenseur social de Bruce Willis, mais qui fout tout en l’air parce qu’elle ne sait pas se tenir. C’est néanmoins une innocente, car elle a développé une « allergie » à l’alcool. Tout est prévisible et assez insignifiant même si de la grosse casse voudrait nous démontrer le contraire.

Je ne vais pas faire ma Sandrine Rousseau à deux balles, mais l’image de la femme Geisha, maman ou pute, a vraiment beaucoup vieillie, y compris dans cette surenchère juridique contre le mâle toxique, qu’on voudrait être signe d’émancipation.

John Larroquette est de grande taille, mais tout petit en tant qu’acteur. Il joue au grand con, quoique avocat.

William Daniels nous fait un juge coincé mais sagace, dont la raideur n’arrive pas à nous dérider.

Le brave Henry Mancini qui accompagne souvent les entreprises de Blake Edwards, semble bien effacé musicalement ici, devant ce scénario consternant.

On regarde sa montre. Et le happy end tant redouté arrive inexorablement.

Ambiance fin de règne.

Si on veut être méchant – et il le faudrait -, on peut dire que ce long-métrage des vingt-ans après (1987) est tristement alimentaire. Il n’a pas été apprécié par la critique. Ce qui ne l’a pas empêché de faire rentrer pas mal de sous dans les caisses, avec un bon box office.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Blake_Edwards

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boire_et_D%C3%A9boires

https://fr.wikipedia.org/wiki/Masculinit%C3%A9_toxique

https://en.wikipedia.org/wiki/Blake_Edwards

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