Si vous voulez un récit criminel porteur, alors choisissez des coupables qui n’avouent jamais. Sinon vous risquez de tourner en rond, vu que l’enquête se réduit vite à trois fois rien.
Les amants diaboliques de Bourganeuf ont commis des crimes d’une bêtise sidérante ; l’un en 1969 et l’autre début 1970. Pourtant la maréchaussée n’y a vu que du feu. Comme quoi il y a toujours un plus bête que soi.
- Et puisqu’on parle de QI faible, ce n’est pas fini, puisque l’affaire se poursuit au cinéma avec Les Noces rouges – Michel Piccoli et Stéphane Audran dans le rôle des amants. Le pauvre Claude Chabrol est donc à son tour berné par une histoire assez plate, mais au lourd pathos. Et ce Claude trop pressé, doit retarder la sortie du film, car le tribunal est encore en train de juger l’affaire en 1970.
Bien sûr, si l’on ne s’en tient qu’à l’intention, ce double crime aurait pu avoir l’air d’une œuvre d’art. Le couple d’amants trucidant chacun leur conjoint, pour laisser libre cours à leur amour.
Mais pour cela il faut du talent, la passion ne suffit pas. D’ailleurs cet amour indélébile et qui les a porté au pire, s’est éteint rapidement, quand devant la cour, il a fallu évaluer les responsabilités. J’ai toujours eu des doutes sur le concept de vénération inoxydable.
René Balaire, est un artisan peu ambitieux. Sa femme en a marre et tombe dans les bras d’un voyageur de commerce qui l’a fait plus rêver. C’est le propre de cet ancien métier.
Le mari Balaire meurt brûlé vif dans un curieux accident de voiture. Compte tenu de la disposition du véhicule, s’il avait conduit lui, cela aurait été davantage plaidable. Mais c’est l’épouse Yvette Balaire qui a mené le véhicule dans le ravin. Or il était impossible qu’elle sorte du véhicule par la porte gauche avant l’incendie en laissant Balaire.
La voiture s’est consumée mais en partant du coffre arrière, où il n’y avait rien. Le moteur, souvent fautif, était à l’avant et est resté intact. Yvette est parfaitement indemne. Aucune trace, rien !
Les policiers n’ont rien compris sur le moment et se sont laissés berner par le récit de la belle.
Le divorce était quasi impossible à l’époque en cas de refus d’un des deux mariés. Et puis il y avait cette assurance-vie d’un montant très important.
Gérald, le fils d’Yvette Balaire, croit bon d’avertir la police pour faire cesser ce qu’il considère de fausses rumeurs concernant sa mère.
Et comme ce deuxième étage juridico-policier était bien plus clairvoyant, les enquêteurs ont vite cerné les invraisemblances et les failles des amants.
L’expert a vite vu que l’incendie de la bagnole était intentionnel. L’autopsie du petit commerçant révèle présence d’une balle de revolver dans le corps de la victime. N’en jetez plus ! Il y a des mobiles, il y a des circonstances parfaitement incriminantes.
L’amant d’Yvette, Bernard Cousty révèle qu’il a aussi tué il y a quelques mois sa femme en l’empoisonnant, dans le même esprit libérateur, afin de convoler avec l’autre qui sera elle débarrassée de son mari.
Le médecin a tardé à faire l’acte de décès. Il s’en est remis aux enquêteurs qui donnait une belle image de moralité à Cousty. Il aurait mieux fait d’interroger davantage son art. Interrogé ici, il a l’air tout content de son service minimum d’alors.
En 1972, on assiste à la condamnation à mort de Bernard Cousty. Ce qui réjouit bestialement le peuple massé au dehors.
Mais sa tête sera sauvée lors d’un deuxième procès suite à la cassation, grâce à une émouvante plaidoirie de son avocat Christian Bonnenfant, contre le froid assassinat administratif, avec le plus de détails sordides possibles. Les jurés n’ont pas voulu être « complices ».
Yvette se garde bien de remettre en cause le jugement, vu qu’avec dix ans de réclusion pour complicité, elle s’en sort très bien. Cousty l’a beaucoup aidé en prenant sur lui les crimes, autant que possible.
Au tribunal, elle se montre particulièrement antipathique.
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Les archives sont d’époque et donc la réalisation actuelle ne s’est pas vraiment foulée.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Noces_rouges
