Avis, Compagnons de la marguerite. Divins Paola Pitagora, Claude Rich. Mauvais Mocky. Critiques imbéciles. 4/10

Temps de lecture : 5 minutes

De ce que j’en ai vu, Mocky brille par sa quasi nullité. Ce réalisateur pleurnichard pensait que le monde était ligué contre lui, pour ne pas laisser s’exprimer son talent. Il aurait mieux fait de s’interroger sur sa piteuse création.

La-grande-lessive, le-temoin, la-cite-de-lindicible-peur ont été d’épouvantables pensum. Et pourtant à chaque fois je me suis fendu d’une critique.

Un drôle de paroissien et Le Miraculé sont acceptables.

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Je ne sais pas comment il a fait pour réunir tant de vedettes, au service de films si mauvais. Intimidation intellectuelle ? Ou camaraderie obligé pour un geignard ?

Les Compagnons de la marguerite date de 1967, une période de grande paresse pour le cinéma français. On ne compte plus les nanars de ces temps là.

L’argument ne tient pas debout et pourtant on devrait l’accepter sous prétexte de narration poétique. C’est comme si la crotte d’oiseau qui vous tombe sur le nez, ne serait en fait que la résultante d’un acte artistico-politique. Un happening ultra-réaliste, qu’il ne faudrait pas sous-estimer. On en est à peu près là. Je laisse aux nigauds le soin de se laisser chi** dessus.

L’humour est affecté, convenu et maladroit. Il ne manque que les tartes à la crème…

Michel Mardore des Cahiers du cinéma, se prend pour Midas, qui transforme n’importe quelle merd** en or : « Le mérite de Jean-Pierre Mocky, c’est d’avoir prolongé cette bouffonnerie au-delà des limites permises, d’avoir oublié les convenances de l’accord tacite entre le satiriste et l’objet de la satire. Ainsi se trouve transcendé, et enfin chargé d’un pouvoir corrosif, le goût bien français, et sans grande conséquence de la hargne, de la grogne et de la rogne. »

  • Je ne chercherais pas à m’excuser de m’exprimer vulgairement ici, puisque c’est précisément ce registre de pseudo affranchi qu’affectionne Jean-Pierre Mocky. Il ira de plus en plus loin mais sera quand même bridé par la censure.

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L’excellent Claude Rich est le fonctionnaire type. Et on y va de la caricature. Et clairement Jean-Pierre Mocky ne les aime pas. Mais ce jeune homme a un incroyable talent, celui de faire des faux administratifs parfaits. Au début il n’utilise son don que pour réparer des écrits abîmés. C’est pour la bonne cause. Mais de fil en aiguille il lui vient une idée.

Sa femme est une épouvantable mégère. Et c’est Catherine Rich la vraie femme de Claude qui joue ce jeu là. Elle reste tout le temps devant la télé et elle ne fait que critiquer. De plus elle ne souhaite absolument pas divorcer, de peur de tomber sur une plus mauvaise poire. Là elle a le contrôle et la sécurité.

Mais le Claude va trouver une parade. Il va trafiquer tous les registres afin que son mariage n’existe plus. Et mieux encore, il va intervertir le mariage de deux couples, dont le sien. La femme de l’un sera la régulière de l’autre. D’où l’idée d’un recrutement par voie d’annonce, pour que tout le monde y trouve son compte. Le consentement de tout le quatuor est nécessaire.

Mais l’annonce ad-hoc fait tiquer le quai des orfèvres. Ça sent la magouille ce truc là. Francis Blanche est à la recherche d’une prouesse qui lui vaudra de l’avancement. Il se « sacrifie » et embringue sa magnifique épouse Paola Pitagora, pour jouer au couple désireux d’échanger avec les Rich. Il faut dire que cette Italienne est sans doute trop impétueuse pour lui. Et comme finalement il aspire au calme, progressivement il acceptera de prendre l’ennuyeuse Catherine Rich à la place. Et alors qu’il était dans l’investigation policière, il se rangera à la manière de voir des échangistes administratifs dirigés par Rich ; les ainsi nommés Compagnons de la marguerite.

Il y a un hic. Le chef de la police et L’inspecteur Michel Serrault veulent continuer le combat, au nom des mœurs. Le pauvre Serrault est affublé de la terrible Micha Bayard. C’est une exophtalmique de grande taille aux allures de tortionnaire, facilement repérable. Et elle joue ce registre terroriste ici. Il se rangera lui aussi sous l’étendard des Compagnons et échangera ce monstre contre le certificat de veuvage de son patron.

Bon, le « machin » devient de plus en plus incontrôlable et comme d’habitude la comédie approximative tombe dans le n’importe quoi. La surenchère, comme ce Francis Blanche en robe blanche de marié, ne me fait pas du tout rire. Pas mieux pour ce polygame bien de chez nous, sauvé par sa transformation « administrative » en disciple d’Allah, bénéficiant du droit à 5 femmes.

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Les plus naïfs des critiques y verront une satire du mariage, une critique de ceci ou de cela (télévision, police, administration…). Les plus lucides seront consternés. Entre ces deux catégories ; les âneries en tout genre défilent (cf ci-dessus Les Cahiers du cinéma, repère du conformisme de l’anticonformisme)

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Il faut bien avouer que je ne suis resté devant l’écran que pour la beauté impressionnante de Paola Pitagora. Un théorème sur le beau triangle de son visage, qui nous prouve l’existence d’un ou plusieurs grands créateurs (ses parents déjà). Elle n’a pratiquement rien à dire dans le long-métrage et pourtant c’est elle qu’on « entend » le plus. Comme si par ce prenant langage non verbal, elle nous séduisait tous personnellement.

Le fait qu’elle ait été la femme (pour de faux) du lourdingue Francis Blanche, nous fait pousser des ailes. Si lui y arrive, alors n’importe lequel d’entre nous devrait réussir à la séduire. Bon, il faut bien noter quand même que le deuxième couple qu’elle forme avec Claude Rich est lui bien plus convainquant. Et là, inutile de penser qu’on puisse être à la hauteur.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Compagnons_de_la_marguerite

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Mocky

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