Y a-t-il un flic pour sauver la reine, est un film qu’il faut voir en gardant son âme de grand dadais.
Oui je revendique le droit d’aimer les films bêtes. Mais sous réserve qu’ils soient inventifs. Cet opus est ce que je classe régulièrement dans les longs-métrages nigauds mais dont le scénario semble écrit par des gens intelligents.
David Zucker ne s’en sort pas trop mal. Même si l’humour iconoclaste reste assez traditionnel. C’est désormais un figure imposée que de maltraiter la reine de Grande-Bretagne. Leslie Nielsen se couche dessus et glisse avec tout, au long de la grande table, un franc crime de lèse-majesté à connotation libidineuse : « Honi soit qui mal y pense ».
Mr Bean avait lui aussi soumis la gracieuse majesté à de nombreux tourments. Elle ne lui en a pas voulu, puisqu’elle lui a décerné le titre de Commandeur de l’ordre de l’empire britannique (CBE).
En fait, ceux qui font prospérer la Grande Bretagne, quel que soit les moyens pour y arriver, sont forcément méritants. C’est de la Realpolitik bien comprise. Et si la reine avait du coucher pour cela, elle ne s’en serait pas privée.
“Bah! soupirait la centenaire
Qu’on pût encore me désirer
Ce serait extraordinaire
Et, pour tout dire, inespéré!”
Ce film a deux particularités.
D’abord la divine Priscilla Presley qui tombe amoureuse de Nielsen. Nous autres les vieux, cela nous fait rêver.
Et puis ce futur criminel au civil et « innocent » au pénal, de O. J. Simpson, qui avait encore la côte à ce moment là (1988). On l’a très justement accusé d’avoir assassiné son ancienne épouse Nicole Brown, et l’ami de celle-ci, Ronald Goldman, en 1994.
Le bougre n’est pas si innocent que cela, comme le montre sa claire tendance récidiviste. Il sera coincé en 2007 pour vol à main armée et enlèvement. Il ne passe alors que 9 ans en prison.
“Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir [hum pour la connotation raciale bien involontaire]…”
L’histoire ? L’histoire est sans queue ni tête, ce qui est propice à une enfilade de gags plus ou moins absurdes, mais efficaces. Seul compte le bol « immanent » qui permet à Nielsen de toujours s’en sortir, alors que le plus souvent il est à l’origine de grosses complications.
Cela a toujours été un ressort comique efficace. On a déjà cela chez Chaplin. Le distrait, le maladroit, s’en sort in extremis. Et c’est une manière de rassurer les quidams que nous sommes. Continuez à faire n’importe quoi. Si le ciel s’en mêle et soutient comme promis les pauvres d’esprit, vous aurez la baraka.
Gros succès, qui a fait plus que décupler la mise de 12 millions de dollars.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Y_a-t-il_un_flic_pour_sauver_la_reine_%3F
https://fr.wikipedia.org/wiki/O._J._Simpson
