La Grande Lessive ! Mocky se moque de nous. Bourvil impuissant. Francis Blanche mâle toxique. 5/10

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Autant le dire de suite, je n’ai jamais pris Jean-Pierre Mocky pour un grand personnage.

Il a pour lui d’être un râleur et de savoir faire parler de lui. A force d’obstination il a fini par imposer son nom dans le cinéma français.

Un drôle de paroissien, Le Miraculé, sont certes des œuvres agréables. Mais cette alchimie ne marche pas à tous les coups. La Cité de l’indicible peur est franchement un mauvais film.

Ici, il convoque pas mal de monde ; des comédiens qui passent pour des pointures, mais commencent à dater. Comme si en 1968 on courrait encore après ce réalisateur.

  • Bourvil campe un vieux professeur de lettres rigide qui a de grands idéaux éducatifs. Il reprend les fautes de tout le monde mais n’hésite à se mettre hors la loi pour la bonne cause. Il est à la fois un petit rouage dans l’éducation nationale mais un chef de bande dans son groupement subversif. La subversion visant à empêcher par tous les moyens aux élèves de se crétiniser par la télévision. Ces différentiels vertigineux devraient être comiques. On reste sur sa faim. C’est juste plat et d’un anticonformisme très convenu.
  • Francis Blanche nous fait un satire et néanmoins dentiste. Sa perversité est bien rendue. Il est rare qu’il déçoive même dans les pires navets.
  • Roland Dubillard joue un complice, qui est professeur de gymnastique. Il joue mal.
  • Le brave Jean Tissier n’est plus tout jeune. Il est assez convaincant malgré son rôle très spécial au sein de la bande.
  • On donne à Michael Lonsdale des allures de collabo alcoolique. Il est droit dans ses bottes et arbore de nombreuses décorations. Le nom de Delaroque est bien évidement une allusion directe à de La Rocque tenant du « fascisme français ».
  • Jean Poiret incarne un puissant personnage de la télévision publique. Il est très autoritaire et sait se faire respecter. On sent que l’acteur s’amuse bien.
  • Jean-Claude Rémoleux figure le gros inspecteur Barbic. Une sorte de fou chantant qui finit par être franchement Surréaliste au sens noble du mot. Cette espèce de comédien « off » est sans doute une des rares trouvailles originales de Mocky.
  • Philippe Castelli fait son éternel numéro de film en film. Aucune surprise à espérer de ce côté là.
  • Les femmes présentes ici font de la figuration.

En alliant humour frelaté et destins pseudo-poétiques, en gaspillant tant de talents, Mocky est totalement anachronique et ringard en cette année 1968.

On est à des années-lumières du feu d’artifice d’un Il maestro di Vigevano. Avec Sordi, une sorte de Bourvil italien en mieux et la divine Claire Bloom.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Mocky

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