Critique Hard. L’Amour est une fête. Mauvais film. Guillaume Canet, Gilles Lellouche. Cédric Anger prétentieux. 3.5/10

Temps de lecture : 5 minutes

Ce film qui se cherche et ne se trouve jamais, est une farce semi-sérieuse, semi-loufoque. Il se voudrait fidèle aux mœurs libérées des années post68, dans le domaine de la fesse.

***

Le scénario de 2018 est avant tout paresseux. Il semble avoir été rafistolé au fur et à mesure. On a tenté de soigner le côté « vintage », mais on juste fait une mauvaise parodie.

On ne croit pas une seconde à ses deux compères, Guillaume Canet et Gilles Lellouche, qui se lancent tête perdue, dans le porno. A notre niveau de spectateur, on a juste un défilé de jeunes femmes désirables et de mecs moches, qui miment les rapports. On apprend que ce serait la bonne équation, ce beau + laid.

Il faut de l’imagination car ces personnages vulgaires devraient forniquer en vrai, au sein des courts métrages à l’intérieur du film. C’est juste racoleur en diable. Pourtant, je ne suis pas bégueule.

L’histoire des rivalités territoriales à Pigalle est sans doute vraie, mais ici cela reste peu crédible. Faute sans doute d’avoir faits ses armes dans le métier.

  • Pour l’anecdote, j’ai connu un patron de petit hôtel honnête dans les parages à Paris, à qui on mettait la pression pour qu’il accepte les passes. Le milieu est bel et bien pourri.

Michel Fau qui n’est pas un mauvais acteur, incarne ici un patron de ces établissements, qui a ses lubies et ses fantaisies. Il pactise avec Canet et Lellouche, en leur faisant un prêt à taux usurier, et en leur transmettant quelques ficelles du métier (caisse noire etc)

  • Belle surprise, Fau a un tableau sur métal du sculpteur, Nerone Giovanni Ceccarelli, dans son bureau. Comme quoi un film ennuyeux à mourir favorise l’étude des décors. Je vois sur Internet que sa côte de bois sculpté monte largement. Le moindre panneau métallique passe la barrière des 10.000 euros.

On en verra des vertes et des pas mûres. Mais le scénario a décidé d’en faire des tonnes, et cela perd en crédibilité.

Xavier Beauvois fait le réalisateur de ces scénettes porno, mais il est aussi réalisateur dans la vraie vie. Il déclare pouvoir tout faire, y compris des films normaux. A part des exagérations notables, il apporte une certaine authenticité. C’est pas grand-chose, mais c’est déjà bon à prendre.

Et bien entendu on tente de sauver Canet, en lui prêtant une romance classique avec une des actrices.

Les hardeurs ?

Dommage qu’au sein de ce melting-pot parfaitement indigeste, on ait dilapidé les talents. Ce manque de colonne vertébrale, le fait que cela soit bâclé et le fouillis généralisé, deviennent rapidement insupportables.

Nos concepteurs ont juste voulu jouer les affranchis, comme s’ils devaient nous démontrer, qu’ils n’ont pas froid aux yeux et qu’aucun sujet ne les gênent. Mais la vraie motivation était de faire du buzz facile. Complètement loupé.

Le résultat est pitoyable. Le pire vient du réalisateur-scénariste Cédric Anger. Mais j’ai le mauvais pressentiment que quand Guillaume Canet se trouve dans un film, quel que soit son niveau d’intervention, ça part en sucette.

  • Pour Canet, confer le fiasco de 2023, avec ce massacre d’Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu. Réalisateur ne lui suffit pas, il coscénarise, mais il faut aussi qu’il s’empare du rôle Astérix. Il donne à son copain Gilles Lellouche le rôle d’Obélix. La critique peu scrupuleuse a laissé faire sans moufter. Elle a même suscité un départ fulgurant. Puis, quand les gens l’ont vu, l’imposture a été découverte. « On nous exploite, on nous spolie ! »
  • Ce woke dans l’âme est simpliste à l’extrême. Il se déclare activiste pour l’environnement (comment?), et solidaire des paysans (lesquels?). Comme les miss, il est sans doute contre la guerre et contre le cancer ! Dans un certain milieu, prendre ces positions vous dispense d’avoir du talent.

Le pauvre réalisateur-scénariste Cédric Anger n’a pas peur de taper ces prédécesseurs des années 70 et 80. Cet arrogant les traite de « petits-bourgeois branchés » qui « tournaient par nécessité financière », contrairement aux esprits libres du porno d’alors qui auraient créé par « plaisir » et avoir ainsi des « moments de vacances ». Il omet de dire que dans son propre récit, les patrons tendent à se servir dans les meufs pour leur satisfaction sexuelle et que ce milieu était un lieu d’exploitation forcéné.

Quelle baratin et quelle prétention, ce Cédric Anger ! L’amour est une fête fut sa dernière réalisation, la messe est dite.

Avec Manon, blogducinema participe à cette folle tentative de sauvetage. Surtout avec cette injonction directe d’aller voir ce triste film, pour « ceux… qui veulent rire à gorge profondément déployée », où cette surenchère, comme quoi ce serait cette daube serait « immanquable ». De l’aveuglement ? Du pipeau ? Du copinage ?

  • Il faudra dire à cette rédactrice Manon, que l’Onomastique ne s’intéresse pas aux prénoms comme Caprice, mais aux noms de famille, afin de retracer les sources et de retrouver des fils cachés. C’est une science précise. Femme faussement savante, femme pédante ?
  • Pire encore. Qui se risquerait encore à cette métaphore usée jusqu’au… noyau, de « Cerise sur le gâteau » ? Notre linguiste-grammairienne improvisée ose tout. Mais comme elle doit sentir le danger, elle tente un affreux travestissement avec son « … cerise sur ce gâteau de légèreté, se tapissant sous la peau dénudée… ». Vraiment n’importe quoi.

Qu’on fasse enfin le ménage dans ce cinéma français, qui est maintenu à tort sous perfusion, et avec cette critique si foireuse, qui le soutient contre tout entendement. La résultante est une véritable honte. Surtout si on sort de la nasse hexagonale et qu’on juge par rapport aux fleurons du cinéma européen actuel (Ruben Östlund…)

*

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27amour_est_une_f%C3%AAte

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Canet

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ast%C3%A9rix_et_Ob%C3%A9lix_:_L%27Empire_du_Milieu

https://boowiki.info/art/sculpteurs-italiens-du-xxe-siecle/nerone-ceccarelli.html

https://www.mutualart.com/Artwork/Grande-pannello/8941FE6274D843A4D45329F2B1F1BACB

https://www.1stdibs.com/fr/meubles/artisanat/peintures/sculpture-sans-titre-de-nerone-giovanni-ceccarelli-sign%C3%A9e-et-dat%C3%A9e-1993-italie/id-f_2614192/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Travailleuses,_travailleurs

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire