Faites entrer l’accusé Dupond-Moretti, avocat ministre, ombre du doute. 7/10

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Je profite de la critique d’un épisode de « Faites entrer l’accusé, Dominique Aubry, mystère de la péniche. Héritage-Suspense-Réalité » pour mettre sur la sellette l’avocat-ministre Éric Dupond-Moretti et tous ceux qui font le même cirque.

Rien de bien méchant. Mais j’en ai un peu ma claque que ces Acquittator, qui ont réussi à faire pencher la balance en direction du bénéfice du doute, se fassent passer en toutes circonstances pour des saints glorieux, qui ont accepté de défendre l’indéfendable. Ils passent rapidement de la manipulation habile du « doute raisonnable » qui permet de sauver la peau de l’accusé, au fait qu’ils auraient déjoué une vraie erreur judiciaire.

L’argument générique supplémentaire étant que tout le monde mérite d’être bien défendu. Ce qui n’est pas faux. Mais de là à décerner des médailles aux défenseurs des pires rebuts de l’humanité…

Bon d’accord, en théorie, Il n’y a pas de mauvaise cause… Mais que pensez si les ayant-droits des victimes qui se sentent spoliés en étant déboutés, et crient alors aussi fort à l’injustice que l’inculpé qui criait sa prétendue innocence. L’erreur judiciaire de ce côté de la barre vaut-elle l’erreur judiciaire sur le versant diamétralement opposé ? Il y a-t-il une surenchère mémorielle possible entre ces deux horreurs.

Mais à l’instar de sainte Rita de Cascia la patronne des causes désespérées, « Acquittator », « sévit » souvent après l’appel du Parquet ou à la demande des parties civiles ou de celle des condamnés.

Il sait être « L’Ogre du Nord » et tape fort afin de troubler les esprits. Lui et son équipe, n’hésitant pas à terroriser les parties adverses, en les mettant même souvent en cause très directement. La pauvre personne qui témoigne de bonne foi, se voit opposer « est-ce que vous savez ce que vous encourez par un faux témoignage… » et d’énumérer les peines dont celles de prison. Ce qui déstabilise outre mesure, on s’en doute bien, et profite au doute, qui lui même profite à l’accusé, selon la rengaine bien connue. La technique déstabilisante est rodée.

Ce qui nous paraissait du sens commun s’inverse par un numéro de prestidigitateur hors norme. On connaît bien la ficelle, il faut que le chaland soit amené à regarder ailleurs. D’où le système de défense classique consistant à multiplier les autres pistes avec son corollaire assassin « mais vous n’avez pas épuisé les autres solutions possibles ! ». Là encore les jurés d’assises risquent d’être noyés… c’est le but !

Quel que soit le mode choisi, l’important est d’avoir mis le ver du doute dans le fruit. D’ailleurs, il y a une « clientèle » qui se croit forte en choisissant toujours la thèse la plus improbable et/ou bien entendu l’ultime recours au complot. Le concept de « coupable idéal » étant bienvenu pour disculper a priori le prévenu qui croule sous les preuves accumulées contre lui.

Notre ministre, avocat des causes perdues, finit par lui aussi se forger une tête d’innocent. Pourtant, ce fier bonhomme a du aussi défendre des causes… disons « limites », en parfaite connaissance de cause. Il n’a pas pu se battre encore et toujours pour défendre la vertu et l’innocence caractérisée… non, lui il est là pour produire des certificats de « simple doute raisonnable ».

L’important, dans la technique musclée de l’avocat phare, c’est qu’on reconnaisse qu’il a le leadership, qu’il est le mâle alpha qui sait où conduire le troupeau. C’est pour cela qu’il élève la voix et tape de ses griffes sur la table. Déjà le gabarit est impressionnant, du type « comme j’aime » d’avant la cure.

Une fois la confiance extorquée, il a les mains libres et peut faire son beau numéro. Il devient alors un dompteur charmeur et amène ses « victimes » là où il veut. Imparable.

Et puis l’investigation commet toujours des fautes. Autre généreuse voie à exploiter. Il faut bien lire le dossier, on trouve toujours.

Dans le cas qui m’a inspiré, c’est le recours à trop d’expertises et de contre-expertises qui fait que tout deviendra totalement confus et alambiqué. C’est dit par les professionnels ! Trente-six expertises (ou même quarante-deux) tuent l’expertise.

Ce flou, induit par les divergences et les discordances, profitera bien évidemment aux incriminés.

On a là une méthode à encourager pour s’en sortir. Outre le « n’avouez jamais », on peut rajouter  « contre-expertisez toujours »

Et puis les limiers et la justice commettent des erreurs, comme de se reposer sur une expertise de comportement canin, lors d’une reconstitution loufoque. Pourquoi pas Mme Irma la voyante extra-lucide ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rita_de_Cascia

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Dupond-Moretti

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