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Dans les dernières affaires que j’ai pu visionner, Faites entrer l’accusé pourrait s’appeler L’Ombre d’un doute.

Le « mystère de la péniche » se solde par un acquittement définitif en appel. Et en effet, en écoutant les thèses des uns et des autres ont fini par ne plus savoir très bien où est ” l’absolue vérité “. C’est à dire ce qui serait au-delà de la « vérité judiciaire » qui elle peut se tromper.

Dans cet “épisode”, Il y a des qui sont farouchement pour le meurtre et des autres qui sont obstinément pour le suicide.

Rarement la métaphore de la balance de la justice n’a été plus pertinente. Puisqu’on peut charger les plateaux du pour et du contre, presque à égalité.

***

Le drame se passe en 2005 sur house-boat de très grand luxe. Au milieu d’œuvres d’art. De quoi fantasmer dans tous les sens. Et les commentateurs ne s’en sont pas privés.

Le suicide de la riche alcoolique Dominique Aubry, 57 ans est plausible. État dépressif, autre tentative d’autolyse par le passé. Des indices montrent l’abus de Stilnox, Lexomil, et vodka.

Cependant Mme Aubry avait une rencontre affective et était plutôt de bonne humeur. Et concrètement, malgré la démonstration de l’implacable Éric Dupond-Moretti, qui souligne que le nœud coulant est facile à réaliser, car du même type que le nœud de cravate, on est en droit d’en douter. Principalement parce que le nœud du pendu fait peur en soi et semble a priori compliqué à souhait pour le profane. De nos jours on irait voir sur l’ordi si le candidat a cherché ou non la méthode. En tout cas c’est ce que j’aurais fait, bien qu’ayant réalisé d’innombrables nœuds de cravate.

Mais « Acquittator », « sévit » après l’appel du Parquet. Et sa technique déstabilisante est rodée.

Même le dalmatien de la victime devient un Rantanplan de première, après être passé dans le laminoir Dupond-Moretti.

Le crime est une hypothèse soulevée par la famille éloignée, qui rageait que l’héritage de quatorze millions d’euros puisse lui échapper. Ceci en raison des dernières dispositions testamentaires. Mais aussi parce que M Renard-Payen devient le bénéficiaire des 900 000 euros d’assurance vie sur la tête de madame.

D’ailleurs cette histoire de passage chez le notaire de la future défunte, avec l’un des deux suspects, celui qui canalisait la volonté de la veuve, a de quoi inquiéter.

Deux gaillards sont dans le collimateur de la police/justice, le très effacé Franck Renard-Payen, qui est le légataire universel potentiel et son ami très proche, le virulent et rusé Olivier Eustache. J’ignore ce qu’il a gagné in fine ?

Deux gigolos ou deux amuseurs de cour ? Ils n’en ont pas l’air. Mais cela ne suffit pas à se forger une conviction.

« Les faits, seuls comptent les faits… », comme Peter Sellers le réclame (contexte Elke Sommer en fausse coupable Maria Gambrelli).

Franck Renard-Payen, avait des fonctions chez Régine. Difficile d’adhérer à cette thèse de l’insignifiant naïf qui hérite par surprise de 14 millions d’euros et d’une belle assurance vie.

Il aurait manigancé, pour éloigner Stan de la table des festins. C’est ce favori déchu qui le dit.

Coup de piston : Franck est le fils d’un ancien magistrat conseiller à la Cour de cassation puis directeur général de la gendarmerie… ce puissant personnage mettra toute son poids dans la balance, alors qu’il ne fait qu’affirmer que son fils ne peut pas être coupable, point-barre. Ce n’est qu’un jugement d’autorité, mais cela fait de l’effet !

Les deux compères « témoigneront » de leur innocence, dans cet épisode de Faites entrer l’accusé, face à la raisonnablement dubitative Frédérique Lantieri.

Le fait de s’afficher sans complexe, et c’est le cas en particulier de M Eustache, donne toujours une prime. La courageuse innocence ne craignant pas de faire face le front haut, alors que la culpabilité est supposée dissimulée et honteuse. Une belle légende qui en a trompé plus d’un. La « clameur » de l’innocence trouve une résonance toute particulière dans le public profane, qui juge principalement sur le ton et la forme. La masse se trompant régulièrement et n’apprenant jamais de ses erreurs de jugement.
De plus les deux gaillards ont versé quelques larmes à l’énoncé du verdict les mettant hors de cause. Quoi de plus persuasif que ces épanchements, quand on est un spectateur quidam guidé par ses émotions.
Enfin M Eustache a souligné à juste titre, que cette affaire qui a traîné jusqu’en 2015, l’a privé d’une vie normale jusque là. Il n’a pas pu fonder de famille dans cette tourmente.

Le problème, c’est que les traces d’ADN de M Eustache sont plutôt malvenues sur la corde de la pendue. Mais là encore la pieuvre du barreau Dupond-Moretti saura envoyer un violent nuage d’encre.

Et puis il y a cette histoire de passerelle remontée ou non. Le timing est suspect et laisse supposer le passage d’une personne en ces lieux et à ces heures.

Et que dire ce cette lumière qui a été éteinte. Un mauvais réflexe de criminel amateur ? Ou une histoire à dormir debout d’une candidate au suicide qui va éteindre avant de se pendre dans des circonstances pour le moins acrobatiques. Soyons sûr que Dupond-Moretti a une explication disculpant son client !

Le pognon pourrait être un mobile suffisant, surtout si l’un des accusés a des dettes importantes. D’ailleurs ce fut du « pain béni » pour une certaine presse de gauche qui associe toujours les grosses masses d’argent avec le crime.

Les journaleux qui les ont précédé avaient le même état d’esprit quand ils s’en sont pris au notaire à Bruay-en-Artois et qu’ils ont soutenu bêtement le petit juge Henri Pascal. A signaler en particulier un revenant « sin verguenza », le triste sire Serge July et son injustice maoïste.

Et puis l’avocat a beau jeu de montrer le “flou raisonnable” engendré par trente-six expertises (ou même quarante-deux).

Faute de procédure ? Pourquoi avoir appelé à la rescousse le Rantanplan dalmatien susnommé, dont « on » nous dit que tout le monde devrait savoir qu’ils sont les chiens les plus bêtes sur terre…

Les propriétaires de dalmatiens apprécieront. Le site woopets.fr/chien/race/dalmatien/ dit tout le contraire, avec un curseur “intelligence” très au dessus de la moyenne.

Mais je suis assez d’accord pour évincer ce genre de recherche d’interprétion très aléatoire? Une démarche qui démontre la faiblesse de l’argumentation à charge ?

A moins que confondu, l’accusé craque devant ce témoignage pour le moins précaire. On peut rêver. Pourquoi pas une voyante ?

Cela dit, dans Témoin muet, le chien Bob est mis à contribution par Agatha Christie (1937). Mais Hercule Poirot garde un recul suffisant et ne se fait pas voler la vedette.

Voilà ce message de presse qui est répété partout et en particulier sur les sites qui visiblement ne se sont pas foulés. On doit pouvoir acheter cela pour pas grand-chose et cela permet de faire l’économie d’un pigiste :

« Le 1er décembre 2005, Dominique Aubry, cinquante-sept ans, est retrouvée morte dans sa péniche amarrée sur les bords de Seine, à Neuilly. Veuve d’un riche antiquaire, la quinquagénaire était dépressive depuis plusieurs mois, mélangeait volontiers les anxiolytiques et l’alcool, de sorte que l’hypothèse d’un suicide s’impose naturellement. Mais la famille de la défunte n’y croit pas et porte plainte pour homicide. Bientôt, l’enquête privilégie cette éventualité et s’intéresse plus particulièrement à deux jeunes hommes qui voyaient régulièrement celle qu’on surnommait “Libellule”. Le mobile pourrait être l’héritage d’un patrimoine important, estimé à plus de quatorze millions d’euros… »

Version du Figaro :

« Le 1er décembre 2005 commence une saga judiciaire de dix ans. Une enquête digne d’un roman d’Agatha Christie, sur fond de house-boat luxueux. Ce jour-là, Franck Renard Payen retrouve l’une de ses amies, Dominique Aubry, pendue dans sa péniche de Neuilly. Celle que ses amis appelaient «Libellule» avait 57 ans. Depuis la mort de son mari, elle abusait de l’alcool et des anxiolytiques, mais sa famille ne croit pas au suicide et porte plainte. Il s’avère que ni la mère ni le frère de Dominique ne figure sur le testament de la victime, dont l’héritage se monte à 14 millions d’euros, et que celui qu’elle a couché sur son testament… est celui qui l’a découverte pendue »

RMC recopie intégralement le même blabla :

« Le 1er décembre 2005 commence une saga judiciaire de dix ans. Une enquête digne d’un roman d’Agatha Christie, sur fond de house-boat luxueux. Ce jour-là, Franck Renard Payen retrouve l’une de ses amies, Dominique Aubry, sans vie dans sa péniche de Neuilly. Celle que ses amis appelaient « Libellule » avait 57 ans. Depuis la mort de son mari, elle abusait de l’alcool et des anxiolytiques, mais sa famille ne croit pas au suicide et porte plainte. Il s’avère que ni la mère ni le frère de Dominique ne figure sur le testament de la victime, dont l’héritage monte jusqu’à 14 millions d’euros, et que celui qu’elle a nommé sur son testament est celui qui l’a découverte pendue. »

Partant de la même base, France TV semble se donner plus de mal :

« C’est une saga judiciaire de 10 ans qui commence ce 1er décembre 2005. Une enquête digne d’un roman d’Agatha Christie. Ce jour-là, Franck Renard-Payen retrouve l’une de ses amies, Dominique Aubry, pendue dans sa péniche de Neuilly. Celle que ses amis appelaient « Libellule », avait 57 ans. Depuis la mort de son mari, quelques mois plus tôt, elle semblait très déprimée et abusait d’alcool et d’anxiolytiques. Au point de se suicider ? Sa famille n’y croit pas et porte plainte. Car l’enjeu est gros : un héritage de 14 millions d’euros. Et, ni la mère, ni le frère de Dominique ne figurent sur le testament. A leur place, Dominique Aubry, a couché l’un de ses jeunes favoris. L’homme qui dînait avec la veuve, le soir de sa mort … et qui l’a découverte pendue ! …»

Laissez tomber tous ces médias numériques qui squattent les premières places Google, alors que leur accès est payant et qu’ils n’ont rien à dire. Ils se recopient l’un l’autre, toujours les mêmes quelques lignes – vous avez manifestement à faire à un robot imbécile ! Effrayant et déshonorant pour notre éminent moteur de recherche. Allez plutôt sur notre site sans pub, bénévole et informatif.