Godzilla 1998 critique. Emmerich anti-France, Jean Reno complice. Maria Pitillo ravissante idiote. 4.5/10

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Godzilla est un monstre asexué (regardez son entre-jambe) et ambivalent. Comme Frankenstein et tous les avatars, il n’est pas foncièrement méchant, mais fait quand même de gros dégâts.

Une sorte de brute épaisse au grand cœur, plus mû par le déterminisme animal, dont la faim et la nécessité d’un espace vital, que par la cruauté. Le problème c’est qu’avec un embonpoint de milliers (?) de tonnes, ce n’est pas un Bisounours à mettre dans un magasin de porcelaine.

Ce kaijū correspond à quelque chose d’implicite dans l’âme japonaise. Le mélange dragon/tyrannosaure n’est pas un inconnu, dans leurs légendes.

Dans les nôtres, non plus d’ailleurs.

Vous en doutez ? Allez voir dans la genèse avec ces Titans sur lesquels on revient rarement. Plus près de nous, il y a les créatures aquatiques effrayantes de Lovecraft avec Dagon (Mythe de Cthulhu). La Tératologie est mal connue également. Mais qui a vu, d’une façon ou d’une autre, les monstres que l’humain peut créer, ne pourra qu’être surpris par certaines ressemblances. Comme s’il y avait, enfoui dans notre génome, pas mal de créatures passées.

Comme il s’agit à l’origine d’un monstre supposé créé en raison des modifications génomiques dues à la bombe atomique, le sujet est facilement tabou. Étaient visés d’ailleurs les essais nucléaires américains. Et donc dans les premiers opus, les USA ont mis le veto de la censure.

Du coup, par la suite, les perfides ont parlé de nos essais nucléaires français dans le Pacifique. Et nous on a été moins réactifs !

  • N’ayons pas honte de nos essais de type « Si vis pacem, para bellum » – Bien sûr il reste en suspens les retombées radioactives dans les explosions mal contrôlées etc. Mais on n’a pas pas à rougir d’avoir à l’heure actuelle des bombes opérationnels.

Le Godzilla de 1998 de Roland Emmerich nous incrimine nous les Français et est pourtant tourné aux Etats-unis. Curieux pour un monstre japonais. Honte au faux frère Jean Reno qui avalise la thèse de notre maxima culpa dans le film. Il faut dire qu’on était quelques petites années après Moruroa.

C’est comme cela, les Américains ont parfois l’esprit si limité qu’ils ne s’intéressent qu’à ce qui se passe chez eux et qui les met en position de héros, en dégageant toute responsabilité.

Ce 23e opus, frise souvent le ridicule.

Les acteurs ne font que de rouler les yeux pour tenter de nous faire croire qu’il y a un véritable danger. Matthew Broderick, Doug Savant, Maria Pitillo et Hank Azaria se consacrent à cet « art » très mineur du « ouh ouh fais moi peur ». Et là, ce n’est pas une porte qui claque qui doit nous faire sursauter, mais une avalanche de destructions gigantesques, par un monstre très très carnassier (genre ripaille de poissons) – Et la pauvre bête-fille-homme est enceint(e), ce qui permet de mettre en scène une profusion de « petits monstres » bien rigolo.

  • Grossesse détectée chez les kaijū par un de nos test HCG ? Qui sait ? “Chez le poisson-rouge, Carassius auratus, il a été rapporté que les sous-unités β de la LH et de la FSH sont exprimées de façon similaire durant l’ovogenèse, et qu ‘elles seraient toutes deux impliquées dans le contrôle du développement ovarien (Yoshiura et al., 1997)”

Doug Savant ferait mieux fait de se cantonner dans des rôles modestes comme dans Desperate Housewives. Ici il est spécialement insignifiant et semble égarer dans le récit.

On a l’impression de bien connaître Matthew Broderick, mais il ne faut pas le confondre avec Michael J. Fox. A bien regarder sa filmographie, il n’a rien fait de notable. Le pauvre est marié à la mante religieuse Sarah Jessica Parker ! Chacun doit porter sa croix.

Maria Pitillo est craquante, mais on n’est pas venu voir la La Belle mais la la bête. La « petite » est déçue après avoir remporté l’infamant Golden Raspberry Award, de la pire actrice dans un second rôle dans ce Godzilla.

Elle commente : « Ce film n’a pas été écrit pour de grandes performances de la part de ses acteurs » donc « Je n’en attends pas grand chose »

Le maire gros et cynique est joué par Michael Lerner. Seul gag, son addiction aux bonbons.

Ce film fiasco a été « récompensé » par le Razzie Awards 1998 du plus mauvais « remake ». A noter qu’il y a eu pire en 2014 avec :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Godzilla

https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9ratologie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Doug_Savant

https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthew_Broderick

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