Hercule Poirot quitte la scène. Suchet mort-vivant. Christie rit dans sa tombe. 6.5/10

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Agatha Christie a fait le tour des combinaisons meurtrières. Au point que souvent ses œuvres virent à la totale invraisemblable.

En désespoir de cause, il ne lui reste plus qu’à impliquer Hugh Fraser / Capitaine Arthur Hastings et Poirot / Suchet en presque assassin et en assassin véritable. Et bien entendu, même si Hercule est transfixié par ce cas de conscience, il assume pleinement. Mais après un tel acte, il n’y a plus de suite possible, à part l’enfer ou le paradis. Et vraiment Hercule Poirot quitte la scène. Mais plus poignant encore David Suchet en Hercule Poirot et de Hugh Fraser en capitaine Hastings ne joueront plus ces rôles dans la série. Mais ils ne sont pas décédés, eux. Un peu cabot, cette confusion entre la baisse de rideau des uns et la mort virtuelle des autres. N’est-il pas ?

L’histoire est complexe et multi-criminelle. Il faut déjà que Poirot soit cloué dans sa chaise d’impotent… puis décloué. Vous me comprendrez en regardant. Il y a quelque chose de pas frais dans ce téléfilm. Et puis Suchet enlève sa moustache. C’est aussi indécent que si ce vieux barbon se mettait à poil.

Le ” petit ” Aidan McArdle joue un Norton apparemment inoffensif. Mais en fait il est redoutable dans ces crimes par procuration. Il incite les uns et les autres à leurs mauvais penchants. Et de ce fait il ne pourrait être inculpé. Il faut pourtant l’éliminer. L’idée n’est pas mauvaise, mais la post-synchronisation des bégaiements du misérable, sonne affreusement faux. Dommage, vraiment dommage !

A noter que Agatha Christie a prononcé la sentence de mort de Poirot et de Miss Marple dès 1940, mais elle a exigé qu’on ne s’en serve pas de ces œuvres « posthumes » avant les années 70. Ce qui fut fait. Cette démone de l’écriture était assez prétentieuse pour mettre les deux héros dans sa tombe. Ils ne devaient pas lui survivre. Quand on voit les désastreuses aventures de Astérix après la mort de René Goscinny et Albert Uderzo, peut-être qu’elle n’avait pas si tort que cela… Quoiqu’il existe des exemples inverses comme pour ces réinterprétations magnifiques de Sherlock de Mark Gatiss et Steven Moffat avec Benedict Cumberbatch. La postérité, lorsqu’elle s’en donne la peine, peut donc quand même apporter quelque chose. Mais quand il ne s’agit que de sous, alors il vaudrait mieux jeter l’éponge.

La boucle est bouclée puisque l’enquête ici présente se déroule à nouveau dans le cadre de la Mystérieuse Affaire de Styles (1920) – Les héros sont fatigués en vrai mais ils doivent l’être au figuré pour conforter l’intrigue. Mais cela donne aussi un aspect décrépi à ce film tourné pourtant de manière moderne. Un contraste assez déplaisant à mon goût. Alice Orr-Ewing est la fille rebelle de Hugh Fraser / Hastings. Une belle plante.

Poirot / Suchet a payé de sa personne (hum). Il coproduit le téléfilm. Roger Carel n’est plus sa voix et c’est bien dommage.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hercule_Poirot_quitte_la_sc%C3%A8ne_(t%C3%A9l%C3%A9film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hercule_Poirot_quitte_la_sc%C3%A8ne

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sherlock_(s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ast%C3%A9rix_(personnage)

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