Hauteclaire, Bonheur dans le crime. Avis TV – Michel Piccoli – Mireille Darc. Rembob’INA 7/10

Temps de lecture : 3 minutes

Rembob’INA et ses thuriféraires sont légitimement nostalgiques de cette glorieuse époque, où l’on voyait, encore sur une unique chaîne, des adaptations de grands classiques romanesques à l’écran.

Le point de départ est la nouvelle de Barbey d’Aurevilly : « Le Bonheur dans le crime » (dans Les Diaboliques). De crainte de heurter le public ou la censure, avec cette sorte d’hymne à l’assassinat, les concepteurs TV ont atténué le titre, en lui faisant précéder la mention neutre « Hauteclaire ».

A quelques détails près, cette histoire d’un amour guerrier absolu, tient assez bien la rampe.

Mais pour ce faire, il faut une Mireille Darc voilée pendant des années. Par ailleurs l’actrice choisie doit être nécessairement très belle et machiavélique – contrat rempli. Enfin il faut que le personnage batte tout le monde à l’escrime.

Tout finit par à se goupiller à peu près aussi bien qu’un meuble monter Ikéa. Tant pis si quelques vis manquent et que c’est un peu de travers. Vu de loin, c’est regardable. Le format « nouvelle » de l’histoire princeps, se prête mal aux nuances.

Mais il y a la magie du couple Michel Piccoli / Mireille Darc. Deux fauves pareils correspondent à ce qu’on attend d’eux. Pour arriver à leurs fins, la vibrante Mireille réussit à passer de la franche rebelle surdouée, à la petite soubrette docile et effacée, avec en cela une interprétation typique de cette époque.

  • Dans les cours d’art dramatique on apprenait à travers le théâtre classique où le personnel de maison, très dix-huitième, avait fini par être caractérisé ainsi pour les siècles des siècles.

Le brave Paul Frankeur fait le job avec talent également. Il est le narrateur, un personnage récurrent dans Barbey d’Aurevilly.

La belle comédienne Clotilde Joano sera l’épouse irréprochable, mais néanmoins sacrifiée par nos deux petits monstres. Et c’est bien dommage ; mais le scénario veut cela.

Le professionnalisme des acteurs, même dans les rôles secondaires, est impressionnant d’expressivité et de justesse.

Il y a eu une phase de cap et d’épée dans le cinoche. On arrivait difficilement à se passer de ces démonstrations très professionnelles, dont on pensait qu’elles conviendraient à tout le monde. On en est revenu. Et cela devient tout aussi daté, qu’ailleurs les cascades de Rémy Julienne.

Curieux comme après guerre encore, le côté « noblesse » de l’ancien régime, passait pour une référence de bon goût, de tact, d’intelligence et de finesse. On se demande bien ce qu’il restait à la république dans ce carnaval là.

Rembob’INA passe à la discussion.

Comme on a vu le réalisateur Jean Prat dans un petit extrait, on n’omet pas de dire que ce pauvre homme, qui semblait déjà un peu torturé, s’est donné la mort 10 ans après Hauteclaire. La télé n’engendre pas forcément le bonheur. D’ailleurs il s’est suicidé en laissant un mot pour critiquer le violent tournant de la médiocrité télévisuelle.

L’invité Dominique Besnehard a toujours cette méchante tendance à vouloir se mettre en avant. Il nous parle beaucoup de lui à travers les histoires des protagonistes qu’il a connu et dont il a été agent artistique souvent.

Il y a également une causerie sur les costumes d’époque mais qui n’a pas un immense intérêt.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hauteclaire_ou_le_Bonheur_dans_le_crime

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Barbey_d%27Aurevilly

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Besnehard

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