Six crimes sans assassins. Avis TV Marielle, Luchini, Stora – Rembob’INA 6/10

Temps de lecture : 3 minutes

Dans le cadre de son Rembob’INA, Patrick Cohen nous donne à voir de vieilles émissions qu’il pense emblématiques d’une époque. Suit une causerie qui éclaire certains points. La formule est bonne et j’ai souvent eu l’occasion de le dire.

A l’origine Six crimes sans assassin est un récit policier construit par Pierre Boileau, sans Thomas Narcejac.

Le pari est audacieux puisqu’on assiste à six crimes « impossibles » de type mystère de Le Mystère de la chambre jaune (1907).

Chaque situation est invraisemblable.

Le premier crime est double mais les portes sont fermées de l’intérieur. Il n’y a pas d’autres accès possibles. De plus des gens étaient devant la porte en raison des cris et du raffut. Enfin, il ne peut s’agir d’un suicide.

Le problème c’est que le réalisateur nous montre, à proximité de chaque scène, un élément rapporté, en la personne de Maître Charasse (Étienne Chicot)

Pour un spectateur rationnel et habitué du genre, cela ne peut-être que lui. Et même si la première énigme est difficile à résoudre malgré cela ; les situations suivantes sont faciles à intégrer avec ce coupable potentiel. Y compris son premier « suicide », dont il ressort.

Pas mal de romans policiers complexes ont été écrits et mis en image, depuis ce travail de 1939 revu pour la télé en 1990. Il y a même un flux constant de séries qui traitent de vrais affaires et nous révèlent tous les moyens dont on dispose. Désormais, on connaît le « catéchisme » d’investigation et on est donc habitué à suivre ces méandres judiciaires. Le suspense n’en est plus vraiment un.

Et même à ces époques, l’analyse des trajets et de type de balles, des déplacements de cadavres et j’en passe, suffiraient à clarifier beaucoup le sujet. Mais ici, il n’y a rien de tout cela et c’est bien dommage.

On doit donc se fier à l’intuition du personnage de limier hiératique joué par le grand Jean-Pierre Marielle. Le principe est simple, il n’y a qu’une possibilité pour résoudre cette affaire. Il suffit d’attendre, en écoutant Bach, que l’idée passe par la tête. C’est un peu gros, mais je pense qu’en 1990, on n’était pas trop exigeant encore et que cela pouvait marcher. A l’époque les “mandarins” étaient appréciés et respectés. Et Jean-Pierre Marielle nous fait cette sorte de composition.

Fabrice Luchini joue le faire-valoir de Marielle. Celui qui s’accroche mais a toujours un coup de retard. Campant un jeune idéaliste dépassé, il ne s’en sort pas si mal. A la base il serait un écrivain plutôt raté, qui doit se coltiner des biographies – dont celle de Marielle – pour vivoter. Le réalisateur a bien su utiliser son côté cabotin.

En réalité ce qui compte ici, c’est de voir les tribulations de Marielle et Luchini. Et tout le reste ne doit pas trop nous prendre la tête. Vu comme cela, le pari est assez réussi.

  • J’ai vu juste avant « Hauteclaire » dans le même cadre Rembob’INA. Un film bien antérieur, dans un magnifique noir et blanc, avec une belle définition. Du coup, les couleurs passées de Six crimes et son image assez floue et désagréable, sont bien tristes à voir. Alors que c’est fait quand même près de 30 ans après.

Le reste de l’émission Rembob’INA permet des échanges avec le réalisateur de ce travail, Bernard Stora.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Leroux

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Myst%C3%A8re_de_la_chambre_jaune

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boileau-Narcejac

https://fr.wikipedia.org/wiki/Six_crimes_sans_assassins

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Stora

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