Jenny, femme marquée. C’est quoi ce Sirk ? Patricia Knight, Cornel Wilde. 4/10

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Mais qu’est-ce qu’ils ont donc tous, avec ce réalisateur Douglas Sirk ? La plupart des critiques tortillent à son sujet, comme si c’était le génie du siècle. Alors que ce film démontre à nouveau que ce n’est qu’un romantique palot, qui donne dans les longs métrages à l’eau de rose, point barre. Qu’on arrête de nous enfumer.

Ces films sont d’un conformisme étouffant, au service des valeurs les plus traditionnelles. Aucune fantaisie, juste des sentiments éternels boursoufflés au-delà de ce qui est permis, dans une présentation servile. Les conflits devoir / réalité qu’il nous donne à voir, sont tellement outrés que cela en devient grotesque.

L’ultra blonde Patricia Knight est cette Jenny Marsh. Malgré les années de prison pour meurtre, cette actrice agaçant nous est imposée comme archétype de blondasse aux bons sentiments et qui a le sens du devoir. Cela commence mal, côté crédibilité.

Son agent de probation est Cornel Wilde. Lui aussi est droit dans ses bottes. Il joue mieux. Il fait son possible pour ne pas succomber aux charmes de la belle. Il est dur avec elle, ne lui laissant rien passer. Ce preux chevalier va tout faire pour qu’elle ne reprenne pas contact avec le malfrat John Baragrey. Il se doute bien que ce bonhomme, qui présente trop bien, est un manipulateur qui peut la faire replonger. D’ailleurs elle a assassiné pour lui jadis.

Cornel va un peu trop mélanger cadre privé et boulot. Il finira par embaucher la criminelle chez lui pour qu’elle s’occupe de sa mère aveugle. On n’est plus à un cliché de mauvais mélo près. Mais soyons content, car Sirk aurait pu aussi en rajouter et rendre la vieille unijambiste et cancéreuse de surcroît.

De compromis en compromis avec sa conscience, il va finir par sombrer. Il partira en cavale amoureuse avec elle, pensant qu’elle a tué John et qu’il faut la sauver de la prison. La fuite est éprouvante. Ils sont toujours à deux doigts de se faire prendre. L’histoire de faire des rebondissements.

Et comme de bien entendu, nos deux tourtereaux vont avoir une sérieuse crise de conscience. Ils s’en iront se dénoncer par respect pour le droit et pour les grandes valeurs qui guident cette Amérique de cinéma. On est toujours dans la période du Code Hays et ce bon soldat fayot de Sirk fait tout pour la respecter.

A la ville Patricia Knight était vraiment mariée à Cornel Wilde. Cela ne rend pas le film plus réaliste.

  • Personnellement je ne suis pas un fanatique de ces grandes blondes massives et mémérisées.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jenny,_femme_marqu%C3%A9e

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