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Ils ne peuvent pas s’en empêcher. Même dans les documentaires sérieux comme celui-ci, il faut qu’ils nous mettent des buzzwords ; comme cette allusion à des « mystères », dès le titre. Et encore on a échappé aux « malédictions », aux « trésors » et à toutes ces choses qui polluent les évocations des pharaons ; mais qui sont sensées mettre l’eau à la bouche des profanes comme nous.

Pourtant, il n’y a rien de moins « mystérieux » qu’une démarche scientifique et technique de très haut niveau. Et si l’on découvre des cavités dont le sens nous échappe encore, il n’y a pas de raison de les qualifier de « mystérieuses ».

Et ça y va en reconstitutions 3D !

Mais nos chercheurs ne sont pas les seuls à utiliser le « teasing » pour nous faire entrer dans leur monde et/ou attirer l’attention des bailleurs de fonds vers eux. Même le National Geographic nous interpelle sur exactement les mêmes investigations, avec son « Pyramide de Khéops : découverte d’une mystérieuse cavité géante » + « La cavité est la première structure interne majeure découverte dans une pyramide depuis les années 1800. » – Ils sont sur le même plan « médiatique », ce qui s’explique facilement puisque des subsides provenaient de la National Geographic Society. Ce documentaire, ces articles doivent se comprendre comme un retour sur investissement. Ce qui est de bonne guerre.

En réalité, les nouveaux instruments de mesure externes et non invasifs qui ont été mis à contribution, ont bien vu quelque chose. Mais ils ont eu bien du mal à valider l’existence de ses cavités. Même le chef des antiquités égyptiennes, le célèbre Zahi Hawass, pourtant dûment briefé, n’y croyait pas. Et la forme réelle est tout sauf claire.

Ces zones évidées mais encore floues, étaient inconnues des chercheurs et sans doute non visitées (par les prédateurs des tombes)

Les travaux de trois équipes, deux japonaises et une française, ont fini par s’accorder sur les mêmes conclusions. Ce consensus a pris du temps en recherche comme en négociations avec les autorités. De 2015 à 2017. Mais ici comme ailleurs, un consensus n’est pas une preuve objective.

Mais ce qui étonne le plus, c’est que nous sommes désormais en 2023 (ou plus si ces écrits perdurent sur le net en l’état) et que ce qui apparaissait comme une découverte révolutionnaire imminente, « la plus grande découverte jamais réalisée par un système de radiographie », n’a toujours pas eu lieu. En clair, les hypothèses existent mais elles ne semblent pas avoir été confirmées par des explorations réelles. Qu’est-ce qui se passe ?

On aimerait bien savoir ce que disent actuellement le premier chercheur, M Kunihiro Morishima de l’université de Nagoya, le KEK japonais travaillant spécialisé dans la physique subatomique, et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives qui a également participé.

Le HIP Institute – ScanPyramids Mission a tenté jadis de mettre tout cela en musique. Pourtant depuis 2017, leur site est étrangement silencieux : http://www.hip.institute/#press

Le récidive en 2023 : https://www.nationalgeographic.fr/histoire/decouverte-dun-tunnel-secret-dans-la-pyramide-de-kheops

Il s’agit toujours de tomographie muonique. On a pu déterminer que l’objet d’étude faisait 9 mètres de long et 2 mètres de hauteur et de largeur. Mais le soufflet retombe un peu quand même. En 2017, le reportage laissait nos scientifiques rêver tout haut de papyrus inconnus, de trésors cachés, de possible tombe de Khéops lui-même. Mais là nos archéologues n’accorde plus de signification symbolique à la chose. Ils se contentent d’évoquer des astuces de construction. Des cavités visant à réduire les immenses pressions.

M Hawass aurait donc eu raison de calmer les ardeurs ?