La chance d’être une femme (1956) 8/10 Sophia Loren, Mastroianni, Boyer

Temps de lecture : 2 minutes

« La chance d’être une femme. ». Dit comme cela, il y a de quoi flatter n’importe quelle féministe.

Mais en réalité, le film tend à montrer comment une femme peut réussir grâce à ses charmes.

Aujourd’hui, rien que de parler de cela et les féministes vous collent un procès. C’est le tabou absolu.

Le duo de rêve, Sophia Loren et Marcello Mastroianni, crève l’écran.

On les retrouvera d’ailleurs avec grand bonheur dans la comédie Mariage à l’italienne (1964) et dans le grand film prenant d’Ettore Scola, Une journée particulière (1977).

Je ne vais pas faire l’intégralité de leur filmographie commune (une douzaine de films ensemble)

Les deux sont reconnus, oscarisés et pleins de récompenses cinématographiques diverses.

Ici, ils se livrent à un numéro de charme étincelant.

Sophia Loren est une petite vendeuse qui ne pense qu’à réussir. Comme mannequin ou comme star de cinéma.

Pleine de malice, dotée d’une plastique de rêve et de quelques rondeurs fessières, elle dégage un sex-appeal absolu. Je n’ai jamais parfaitement aimé son visage, mais son charme tout entier est dévastateur.

Elle pétille de joie de vivre.

C’est une madone et déjà une grande dame… à 22 ans ! Quel talent !

Les hommes tombent donc comme des mouches. En particulier les petits combinards et les nababs du show-biz qui lui font miroiter des contrats dans les chambres d’hôtel.

Elle est partagée entre sa volonté d’arriver coûte que coûte, les promesses de mariage de ces messieurs puissants et grisonnants et l’amour frais et dégagé du joli petit photographe Marcello.

Mais ce n’est pas vraiment un dilemme. Intelligente dans la vie comme à l’écran, elle est capable de concilier les deux sans aucun état d’âme. Et si l’on croit le film, avec un minimum de compromission.

D’ailleurs en vrai, Sophia épousera le grand producteur Carlo Ponti, 22 ans de plus qu’elle.

L’éternel french lover, Charles Boyer joue un comte désargenté un peu mentor, un peu maquereau, un peu escroc. Son charme d’homme mûr lui servant à « driver » des poupées prometteuses dans le grand monde. Bien utile ! Elle fait un bout de chemin avec lui.

Le comte en combine et en concurrence avec le photographe Marcello : (dialogues approximatifs car de mémoire)

  • – le comte : tu dois me vouvoyer.
  • – le photographe : si je te vouvoie alors tu dois me vouvoyer aussi.
  • – le comte : si je te vouvoie alors tu dois me tutoyer. Car il doit toujours avoir une distance entre nous.

Le jeu de Sophia est puissant. C’est le grand écart permanent entre les lisières de la prostitution et le noble amour.

Marcello joue également dans les extrêmes avec d’un côté le détachement total et pleinement revendiqué dans ses amours et de l’autre l’attirance abyssale pour Sophia. C’est déjà un immense acteur … à 32 ans.

Il y a sans doute une partie d’eux dans tout cela.

On y croit et c’est impressionnant.

Un régal.

Une mention particulière pour les jolies choses de la haute couture de l’époque et les mannequins altiers. C’est très bien mis en scène.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chance_d%27%C3%AAtre_femme

Sophia Loren
Marcello Mastroianni
Charles Boyer

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire