La Rue de la honte. Mizoguchi. Avis. Prostitution Japon (1956) 7/10

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L’analyse complète se trouve sur : La Rue de la honte (赤線 地帯, Akasen chitai) (1956) 7/10

  • Les Musiciens de Gion (祇園囃子, Gion bayashi) (1953)
  • Une femme dont on parle (噂の女, Uwasa no onna) (1954)
  • La Rue de la honte (赤線 地帯, Akasen chitai) (1956)

Voilà trois films de Kenji Mizoguchi qui traitent des geishas et de la prostitution. Ce ne se sont pas les seuls qui s’intéressent à cela, dans son œuvre de plus de 70 longs métrages. Mais ce sont les derniers. Il meurt juste après La Rue de la honte, à 58 ans.

Cette question le touche dans son être. La famille Mizoguchi a été redoutablement pauvre et son père a vendu sa sœur Suzu comme geisha.

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La Rue de la honte expose clairement le problème de la prostitution organisée chez les Nippons des années 50. Il s’agit des destins croisés de quelques femmes dans un bordel en sursis. Un projet qui a vraiment été soumis à l’assemblée au moment même du tournage !

Naguère ces femmes ont été formées pour être des geishas. Après guerre, des prostituées ordinaires se sont déguisées de la sorte pour plaire à ceux qui apportaient leurs dollars.

Et malgré les dénégations officielles, ce statut geisha est ambigu. Il y a bien sûr toute cette école de savoir-vivre et de savoir-plaire, mais aussi le clair sous-entendu qu’elles pourraient être là pour faire des extra. Les rituels et les bonnes manières explosent quand les gars avinés se jettent dessus (*)

En bas de l’échelle, le petit peuple dont elles font partie, est très marqué par la morale. C’est une des dernières réserves dans lequel il puise ce qu’il peut encore avoir de dignité, mais aussi un code simple et strict, facile à appliquer. Sur le même principe, cette classe est fondamentalement religieuse. Et ces dames ne sont pas de reste.

Contraints et forcés, nos humbles japonais de la reconstruction sont travailleurs jusqu’à l’extrême. Il n’y a pas de protection sociale, les salaires sont minables, il y a du chômage. La santé des anciens est précaire et les descendants se doivent de tout sacrifier pour tenter de les sauver. On doit aussi nourrir les enfants autant que faire se peut. Mais dès qu’ils sont en âge, ils doivent travailler à leur tour… ou être vendus.

La prostitution est clairement mal vue au Japon d’alors, comme le montre le titre du film. Et d’ailleurs les geishas accommodantes, cachent certains pans de leur réalité à leurs proches.

Cette réalisation testamentaire d’un Mizoguchi qui est rongé par la leucémie, n’est pas si hyperbolique que cela. Je pense qu’au contraire, il s’agit d’une épure. On peut facilement concevoir que de telles scènes aient existé.

Et ce n’est pas lui faire injure que de dire qu’on perçoit chez lui ce qui fait la force du néoréalisme.

Retrouvez maintenant l’analyse complète sur : La Rue de la honte (赤線 地帯, Akasen chitai) (1956) 7/10

(*) https://japon-fr.com/geisha-et-prostitution.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Rue_de_la_honte

Machiko Kyō
Aiko Mimasu
Ayako Wakao

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