Les accusés (1988) Jodie Foster, résumé, scènes, viol collectif, OSCAR, Kaplan, Topor 8/10

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Ici vous trouverez le récit du film (The Accused)

Pour connaître l’avis Libre Critique sur le film et surtout sur l’actrice Jodie Foster : Avis critique : Jodie Foster. Les accusés (1988) viol collectif, OSCAR, Kaplan, Topor 8/10

Résumé :

Il s’agit d’une enquête passionnante, sur un sujet difficile de viol collectif.

L’histoire démarre sur les chapeaux de roue, par la fuite éperdue de la victime, au sortir d’un bar glauque. On la voit surgir meurtrie, en sang, quasi dénudée. Elle coure et tente désespérément d’arrêter un automobiliste. C’est très violent.

Elle parvient finalement au commissariat, où des signes indéniables de viol sont clairement constatés.

Le récit se construit alors savamment.

En ce qui concerne les circonstances, tout est pour l’instant virtuel, ne repose que sur les déclarations de chacun, et varie donc à chaque instant. On ne voit pas la scène originelle.

Pour compliquer les choses, il apparaît que la victime avait bu, fumé, et qu’elle dansait quasiment les seins à l’air, pour son plaisir, et pour le plaisir de ces messieurs, dans une salle reculée du bar.

Sensible aux charmes de certains, elle s’est laissée draguer et embrasser, dans un plein consentement. Elle a même pris les devants, au début.

Puis elle a été maîtrisée et forcée.

Sa seule résistance au pire de l’action, a été un « no », quasi inaudible, mais sortant pourtant des tréfonds de son être. La main des agresseurs sur les yeux, le bruit ambiant infernal, elle n’a ni vu clairement, ni entendu distinctement. Ceci va compliquer la procédure.

Bien entendu, son attitude initiale est un facteur circonstanciel important, mais n’excuse nullement le crime.

Mais la machine judiciaire, plutôt bienveillante, cherche à déterminer son rôle exact. Surtout pour lui éviter les embûches, lors du procès à venir.

Et la défense qui fait feu de tout bois, veut exploiter tout ce matériel, qu’elle pense pouvoir tourner en sa faveur, en discréditant la fille. Avec particulier, la possible faiblesse du témoignage, d’une personne qui a trop bu, trop fumé. Les enjeux sont importants.

De plus, la plaignante, précaire et sans grade, les nerfs à fleur de peau, pourrait être totalement déstabilisée dans un procès, par les tentatives de déconsidérations et les accusations en dessous de la ceinture. Alors, tout se retournerait contre elle. On joue serré.

Par ailleurs, et on le découvre en son temps, les violeurs présumés ne sont pas de dangereux pervers, mais des étudiants pris dans un effroyable tourbillon.

L’histoire est tout sauf manichéenne.

L’ensemble des points de vue, au sens large, sera pris en compte. Chaque témoignage nous apporte, à nous spectateur, un éclairage nouveau. La scène se reconstitue doucement, mais reste très théorique, car principalement dans la parole des uns et des autres. A ce stade, on ne connaît pas toute la vérité, et surtout pas toute la complexité. Et bien que nous ayons évidemment choisi notre camp, notre cœur vacille, et notre raison balance.

Ainsi en est-il de l’argumentation, forcément manipulatrice, des avocats. Très persuasifs, ils nous conduisent d’un côté puis de l’autre. Et comme les dialogues sont de grandes qualités, on perçoit que rien n’est gagné.

Le dossier est difficile, car personne ne veut témoigner en faveur de la victime. Et on pourrait se demander si ces étudiants, qui ne semblent pas des affreux irrécupérables, n’auraient pas droit à une deuxième chance. Point de vue de la défense, certes.

Et donc, comme la cause est avérée mais que la situation fragile, les conseils parviennent à entraîner le ministère public dans une transaction, permettant de requalifier le crime en un délit mineur, mais qui occasionne quand même une peine de prison.(*)

La jeune violée en sera fortement déçue et totalement hors d’elle. Elle ne peut pas comprendre cela. Elle vit cela comme une profonde injustice.

D’autant plus qu’un témoin de la scène du bar, par la suite, dans une rencontre fortuite devant un supermarché, se moque d’elle et mimique des scènes de pénétration.

La coupe est pleine.

L’histoire redémarre alors, sur la poursuite pénale de ceux qui ont assisté aux viols sans rien faire, et qui ont même encouragé les violeurs.

Une situation très délicate, puisque là tout repose sur la parole des témoins, ce qui n’est pas déjà facile, mais qu’en plus, c’est la loi du silence.

Les Américains ont leur code procédural. Et dans plusieurs films, les scènes de procès ont pu être de magnifiques pièces d’anthologie (**). C’est devenu une sorte de théâtre classique, dans lequel le spectateur s’installe confortablement pour écouter déclamer. Ici on n’est pas déçu.

Les plaidoiries sont d’une qualité remarquable. On vibre en les entendant. Et comme bien sûr on est du bon côté, on craint à tout instant les mauvais retournements de situation. Du grand art.

Vient alors enfin, le témoignage fondamental. Un des spectateurs, révolté par la scène de viol, et qui a averti anonymement les autorités dès le début, oscille entre l’amitié pour un des protagonistes et le devoir de vérité. Il est retrouvé grâce à une intelligente analyse des lieux.

D’abord, il consent à témoigner, puis il se rétracte. Que va-t-il dire au procès ? C’est bien entendu un suspense bien construit de réalisateur, mais cela sonne vrai.

C’est là qu’enfin, en guise de témoignage à la barre, on assiste à la scène réelle projetée devant nous dans son intégralité et toute son horreur. Chacun des éléments du puzzle qu’on avait mis devant nous au fur et à mesure, trouve sa place. C’est un procédé très efficace !

Pour connaître l’avis Libre Critique sur le film et surtout sur l’actrice Jodie Foster :

(*) Ce système transactionnel et les particularités US donnent parfois des résultats curieux. Comme OJ Simpson non coupable au pénal, mais coupable et redevable de dommages et intérêts au civil.

(**) On connaît bien leur « j’objecte, votre honneur ». A tel point que l’on m’a rapporté que certains juges français, avaient parfois un sourire amusé, de se voir ressortir ces bribes de coutumes anglo-saxonnes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Accus%C3%A9s_(film)

Kelly McGillis
Jodie Foster
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