L’espion de la dernière chance (1956) 6/10

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Les alliés sont en train de franchir le Rhin. L’Allemagne nazie n’en a plus pour longtemps.

Un espion allemand talentueux et déterminé, accepte pourtant une mission de la dernière chance. Pour sauver le Reich, il faut aller récolter des infos sensibles aux USA. Il s’agit de connaitre les détails de la mise au point (déjà très avancée) de la bombe atomique.

Un U-Boot les amènera près de la côte et ils finiront leur périple avec un petit dinghy. C’est la nuit, mais un louveteau a remarqué une partie de leur manège. A l’échelon local on se moquera de ce jeune, mais l’info remontera pour mémoire en haut lieu. Cela semble quand même peu probable que les boches fassent une telle opération si près de la fin.

L’espion principal est accompagné d’un déserteur américain. Ce renégat en veut à son pays. Ce jeune homme peu sympathique et au caractère faible, est rongé par alcool. Ce qui va rapidement compliquer les choses.

Une des valises contient une somme considérable en dollars et des pierres précieuses ; de quoi acheter les informations. Dans le deuxième bagage, on a mis une radio permettant de communiquer avec la maison mère.

Un commerçant de New-York a été soudoyé de longue date. Maintenant il doit payer sa dette. Il est récalcitrant mais cède à la pression. Il donne une adresse utile.

D’autres contacts se font par voie de presse. Les « méchants » mettent des annonces cryptées dans un quotidien d’Amérique du sud.

L’alcoolique se fera pincer suite à une mauvaise manœuvre avec les valises. Il crachera facilement le morceau. L’histoire des annonces en espagnol ne tombera pas dans des oreilles de sourds. Grâce à cet élément et à un portrait robot fidèle, les services secrets US finiront par pister l’espion principal, près d’un kiosque de presse.

Tout cette partie du scénario germanique à une rigueur typique d’outre-Rhin.

Cela se gâte, avec la rencontre fortuite d’un copain dans cette ville de plus de 10 millions d’habitants. Et justement ce pote est en partance. Et comme par hasard il prète son appartement au fugitif. Et une jolie Madame a le double des clefs et va se trouver là elle aussi. Et bien entendu l’Allemand et l’Américaine – infidèle au propriétaire des lieux – vont se trouver des atomes bien crochus… Le film a donc basculé dans l’improbabilité crasse. Pas très teuton tout cela !

Pourtant cette partie capillotractée est nécessaire. Il s’agit de montrer que l’amour est plus fort que le nazisme. Je développe : une passion véritable est née. L’Allemand ne joue plus. Cette femme est la meilleure chose qui lui soit arrivée. Il le dit. C’est même la révélation que ses positions politiques brutales de jadis étaient des errements. C’est juste qu’il n’avait jamais rencontré l’AAmour avec deux grands A.

Et si cela se trouve, même une autre Eva Braun aurait pu retourner le faux prophète malfaisant. Et tout le monde aurait dansé de joie dans un Reich. On aurait abandonné les sévères uniformes noirs ou kakis, pour des tutus roses. Ce n’est pas signifié ici, mais cela peut se déduire.

C’est foncièrement concombre, mais mignon tout plein. Je pense que des midinettes (et leur équivalent masculin – des midinoux ? Des midinards ?) vont verser plus d’une larme. Autant leur dire tout de suite : elles seront soulagées quand elles apprendront la grâce miraculeuse de l’espion à deux doigts d’être exécuté. Il ne fera finalement que 10 ans de cellule et pourra faire une belle croisière vers le sud avec sa belle, si constante.

Les acteurs ne sont pas mauvais du tout. Ils s’en sortent assez bien, malgré ces curieux rebondissements. Ce scénario qui se veut romantique finit par être en réalité aux limites du comique. Très involontairement. Vu de maintenant, cela lui donne un certain charme.

« Spion für Deutschland »

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Espion_de_la_derni%C3%A8re_chance

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