Sky Hunter (2017) 5/10 Armée populaire de libération CHINE

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(Vous auriez préféré que je vous montre un avion de chasse ?)

Voilà un film chinois, qui se révèle on ne peut plus propagandiste. Il adopte sans la moindre hésitation une « ligne politique » officielle et bien manichéenne.

C’est du au fait qu’il est contrôlé de A à Z par le Parti et les autorités en place. Ce qui ne doit pas nous étonné, car il est directement financé par « Les Forces Aériennes de l’Armée Populaire de Libération ». Ce « support » logistique et politique est confirmé dans les génériques. On ne s’en cache même pas.

Ce manifeste met en scène un groupe d’élite aéroporté, avec tous les clichés militaristes favorables qui vont avec. De vaillants défenseurs de la Patrie et du Parti, sont chargés de résoudre une prise d’otage ourdie par les ennemis du Peuple. Ils vont réussir à casser une très sérieuse menace terroriste. Et bien entendu ils se battent pour la paix.

  • Il n’y a là aucune volonté expansionniste ou de reprise de territoires qu’ils considèrent comme les leurs (ex : Formose / Taïwan). Ça c’est pour plus tard.

C’est le Lieutenant Colonel Zhang Li qui a été chargé de superviser cette production cocardière. Il a mis à disposition une base militaire et des avions derniers cris (du peuple). Les Américains ont bizarrement prêté la Vallée de la Mort pour quelques scènes.

On a donc un scénario confondant d’apparente droiture, de conformisme et de fausse naïveté.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, bon nombre de films américains ont également ce respect servile de leurs autorités et ces sympathies appuyées pour leur attirail guerrier. Les Tuniques Bleues les plus modernes, ne manquent jamais de porter secours à ce bon Peuple. Cela a été toujours comme cela, que ce soit contre les Indiens, les Martiens ou le péril communiste.

Et ces réalisateurs US obéissent tout naturellement à un consentement tacite et moutonnier, avec cinquante petites étoiles blanches à cinq pointes dans les yeux. Il n’y a pas même besoin d’un rappel venu d’en haut. Et nous, qui transposons ce climat nationaliste, sans doute avec nos codes à nous, versons une larme à cette armée qui n’est pas la notre, sans trop de difficulté. Nous nous laissons avoir pour partie, car nous sommes supposés bénéficier du parapluie protecteur de l’Oncle Sam, ou pour de vagues souvenirs des exploits du Débarquement, ou parce que le respect de ces codes “universels” nous manquent. Mais quand même…

Sous la bannière étoilée, on a fini par croire qu’il y aurait en filigrane le drapeau tricolore.

Mais la transposition n’est pas si évidente pour nous quand il s’agit de l’inquiétant oriflamme rouge avec une grande étoile jaune et 4 plus petites. Et donc quels que soient les mérites des soldats de l’Empereur Xi Jinping, on va quand même rester sur nos gardes, idéologiquement parlant.

Les connaisseurs reconnaîtront les Y-20 airlifter, les J-20 stealth fighter, les J-11, les H-6, et les J-10. Pour moi, et sans doute bien d’autres, ces appellations restent vagues.

A noter des collusions entre des façonniers de l’Ouest et les chinois. La musique est de Hans Zimmer (Allemand naturalisé US). Les images de synthèse sont de Pixomondo, un studio de Francfort.

Le jeune réalisateur Li Chen est en odeur de sainteté en Chine continentale. Son parcours à la télé d’état a été apprécié. Il est sans tâche. Il est ici également un acteur de premier plan. Il fait tourner sa chérie Fan Bingbing.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Li_Chen_(acteur)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fan_Bingbing

  • vous auriez préféré que je vous montre un avion de chasse ou l’Armée populaire de libération?
Je vous avais prévenu.
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