L’Évadé d’Alcatraz (Escape from Alcatraz) (1979) 7/10

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A bien y réfléchir cela a à voir avec les thèmes survivalistes, comme on en note tant maintenant au cinéma. Les individus sont seuls, dans une situation intenable, sans possibilité d’aide extérieure et ils n’ont quasiment rien à disposition pour s’en sortir. Pourtant si on ne supporte pas le « confinement », il ne faut pas se laisser aller, il faut tout tenter, avec les moyens du bord.

Le détenu Clint Eastwood est en effet en train de crever à petit feu dans le massif pénitencier de San Francisco. Il faut faire quelque chose. Tout est surveillé étroitement, car on a ici à faire à des récidivistes de l’évasion. Ce sont des lourdes peines. Tous sont soupçonnés de vouloir recommencer.

Il y a des détecteurs de métaux et des fouilles permanentes. Notre Robinson dispose de trois fois rien. Au début il s’agit de petits morceaux de métal, de cheveux, de papier mâché…

Personne ne s’est jamais évadé d’Alcatraz. On y met les plus récalcitrants. Voilà un beau défi. Le Comte de Monte-Cristo avait la même démangeaison sur son île, le château d’If en face de Marseille. Et finalement certaines des solutions de Dumas sont transposables ici. On peut y rajouter le travail collaboratif et l’élimination des gravas façon La Grande évasion.

C’est la pièce centrale du biopic assez méticuleux de Frank Morris et des deux acolytes (+ un). Le plan élaboré est particulièrement complexe et bien mené. On prète d’ailleurs au maitre d’œuvre Morris une intelligence supérieure. C’est l’essentiel du film, autant ne rien dévoiler. Cela semble incroyable mais cela ait vraiment eu lieu… en tout cas dans les grandes lignes. Ce romanesque n’a pas échappé à Siegel, le réalisateur coproducteur.

Ces trois là n’ont jamais été repris, mais il existe un doute sur leur fin. Noyés ? Sauvés d’affaire ? On ne le saura jamais. Des effets retrouvés tendraient à montrer qu’ils y ont laissé leur peau. Par ailleurs ces malfrats notables ne semblent jamais avoir recommencé leurs méfaits. Ce qui est pour le moins étrange.


C’est curieux comme on se laisse prendre au jeu, au point de souhaiter la réussite de ces repris de justice, pourtant peu recommandables. Il y a décidément là quelque chose qui doit flatter notre instinct de survie.

Le directeur, campé par Patrick McGoohan, perdra sa place. L’établissement fermera peu après.

  • NB : un détenu s’est effectivement sévèrement auto-mutilé. Mais ce n’était pas une sorte de révolte « artistique », parce qu’on l’a privé de peinture, comme c’est montré dans le film, mais pour tenter de changer d’établissement.

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89vad%C3%A9_d%27Alcatraz_(film,_1979)

Clint Eastwood
Patrick McGoohan
Fred Ward
Jack Thibeau

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