Marche à l’ ombre – Film Avis. Gérard Lanvin – Michel Blanc – Résumé (1984) 7/10

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Les films de cette époque montraient une infinie indulgence pour les marginaux. C’était sans doute les derniers soubresauts, d’une affection toute particulière, pour feus les Hippies.

  • Faire la manche comportait une certaine dose de noblesse, on n’était pas loin d’un ascétisme de sadhu. Le stop n’était pas dangereux dans ces temps là et il entretenait une image de fraternité désintéressée. Eh oui !

Le film de Michel Blanc, tout en respectant ces conventions empathiques là, donne quand même des coups de griffes à ces semi-clodos. Mais pas méchamment.

Michel Blanc est très à l’aise dans ces ambiances de médiocres combines, car il est encore très marqué par ses rôles de loosers.

  • Jean-Claude Dusse, c’était en 1978, dans Les Bronzés de Patrice Leconte. Le gars qui n’arrive jamais à « conclure ».

L’infatigable dragueur éconduit, nous refait ici le même cinéma. Mais comme il est aussi aux manettes, il prend soin d’avoir des « victimes » potentielles pas moches du tout. « It is good to be the réalisateur ».

Passe encore que le beau Lanvin les tombe toutes. Pour notre chauve, au « physique difficile », cela fait quand même assez bizarre.

Nos deux amis se savent “ringards” mais ils sont soudés. Il y a quelque chose du couple De Funès / Bourvil, là derrière. Le petit qui est d’assez mauvaise foi, réussit pratiquement toujours à amadouer le plus grand. Il utilise toutes les ficelles, consciemment et inconsciemment. Dont la classique maladie supposée amener l’indulgence et/ou la pitié.

Nos deux gars, qui n’ont pas un sous vaillant, se fâchent pratiquement avec tout le monde. Leurs petites combines tout pourri, n’arrangent rien. Ils se mettent dans des situations périlleuses. Ils vont prendre des coups.

Chemin faisant, leur compassion manifeste pour les plus déracinés qu’eux, va les mener à partager un squat africain. Dans ce taudis qui s’écroule tout seul, règne la bienveillance cosmopolite. A défaut d’y avoir le plus élémentaire confort.

La police en ce temps là était encore l’ennemi désigné. On la met en scène comme cela. Depuis on en est un peu revenu, à part quelques croulants nostalgiques qui sont restés coincés dans cette époque manichéenne.

L’histoire B c’est l’amour de Gérard Lanvin pour le mannequin joué par Sophie Duez, et réciproquement. Il y a bien entendu des quiproquos à la base. Ils sont quand même dans des mondes différents. Mais même informé du sort pitoyable de notre Gérard, la Sophie ne l’aimera pas moins. Elle en est même à vouloir sacrifier une grande carrière pour son Roméo. Cela ne tient bien entendu pas la route dans la dure réalité, mais au pays des rêves…

Les gags sont assez nombreux au début et au milieu, mais là vers la fin, quand cela bascule dans la romance, cela traînouille quand même un peu. Et puis les variations sur le thème de l’hypocondrie finissent par se ressembler.

La fin en queue de poisson façon les Nuls à New-York n’apporte vraiment rien. Même si on a compris l’intention.

Le film ne mérite sans doute pas un 7/10. Mais le plaisir de revoir les bonnes bouilles de ces bons acteurs français, qui sont un peu de notre famille à tous, mérite un petit coup de pouce.

Avec ses 6,1 millions d’entrées, on ne peut pas dire que le public ait fait la tronche.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_%C3%A0_l%27ombre_(film)

Gérard Lanvin
Michel Blanc
Sophie Duez

C’est beau le cinéma
Michel Blanc tombeur ? Presque !
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