Marie Madeleine (2018) 4/10 la femme de Jésus ? décevante !

Temps de lecture : 2 minutes

Quelle déception !

Je me réjouissais de voir un film enfin novateur sur la « femme » de Jésus, ou au moins sur celle qui serait pour lui « plus que ses disciples ». Je suis tombé sur un navet conventionnel et peu éclairé.

On sent que les auteurs auraient bien voulu faire différemment, déjà l’histoire de déclencher le buzz, mais ils n’y arrivent pas… Mini tempête dans un bénitier.

Les paysages abrupts, les pauvres maisons, les guenilles sont réalistes.

On avait déjà vu ces éléments bruts chez Pasolini, mais c’était quand même autre chose… en tout cas c’était fort pour l’époque. Maintenant c’est presque devenu la routine de cinéma (*)

Ce film« ne me touche pas » (« noli me tangere » – clin d’oeil).

On y figure une Marie Madeleine vers l’an 33, plutôt effacée et soumise au clan familial dans un premier temps (Rooney Mara). Puis une suffragette au petit pied qui a des états d’âmes, des revendications et des sourires complices avec le ressuscité (Joaquin Phoenix très décontracté dans ce rôle)

Elle reste un brin fadasse et éthérée comme il sied à une future sainte, en tout cas dans le folklore chrétien péplumisé par Hollywood. Peu de chance qu’on donne le rôle à Anémone… surtout maintenant.

Bien sûr, ici comme ailleurs, elle figure celle qui Voit en premier, celle que même les apôtres ne croient pas. Mais bon cela reste dans le « canon ». Il n’y a rien de révolutionnaire ou d’apocryphe comme on le prétend ici ou là.

Disparues les ombres sulfureuses de celle qui a été un long moment considérée comme une ex prostituée par l’Église.

On ne voit pas ici de quoi faire une pleine réhabilitation du rôle des femmes dans la plupart des Eglises chrétiennes. D’abord ce serait anachronique dans la société patriarcale de son époque. Ensuite ce serait un contresens, puisque la pleine « diabolisation » de la femme vient bien après, surtout à partir de Saint Paul.

Envolées les bons plans avec Jésus et l’éventuelle descendance de « Sang Réal » (Saint Graal)

Idem pour la longue retraite provençale de la Vénus de Saint-Maximin – Elle aurait quand même fait 33 ans de service à la Sainte Baume («Baume » = « grotte ») avant de s’échapper dans les nuages et de rejoindre son bien-aimé.

  • Et dire que j’ai moi-même passé et repassé des dizaines de fois autour de ces lieux, sans jamais me douter de quoi que ce soit !
  • La prochaine fois, j’irai écouter ce que me disent ces montagnes, comme Cézanne jadis. Elles ont sans doute la mémoire de la charmante transgressive. Elle daignera peut-être me faire une apparition en joli déshabillé.
  • Quitte à me prendre une sainte claque !

(*) Et si cela se trouve, tout ce petit monde se trompe quand à la représentation passablement grise, triste et sale de la Galilée de l’époque. Cette antiquité était sans doute colorée, bruyante et joyeuse, comme un marché africain. Lieu ou même démuni on arrive à se faire joli(e) avec trois fois rien. L’Égypte est juste à côté et les jolies choses outrageusement maquillées et habillées de là bas existaient depuis belle lurette. Ceci n’est plus à démontrer.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Madeleine_(film)

De quelle couleur était Jésus ?

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire