Le Vol TWA 800 de 1996 s’effectuait sur un de ces immenses 747. Peu après le décollage, il y a un gros boum et une curieuse explosion visible près de New-York. Comme l’appareil en feu est désormais en deux parties, dont une encore ascensionnelle, certains y verront un Missile surface-air (ou mer-air) et un avion percuté.
Il n’y aura bien sûr aucun survivant. S’en allant vers Paris, plusieurs de nos compatriotes célèbres y ont laissé la vie.
Cet épisode est particulièrement intéressant. Il y a d’un côté une curieuse cause factuelle multifactorielle et de l’autre des explications fantasmatiques simplistes qui vont trouvé un large public.
- Paul Valéry : « Le simple est toujours faux. Ce qui ne l’est pas est inutilisable. »
Lorsqu’on constate une indiscutable explosion d’un avion dans le ciel, l’idée première est de penser à un attentat ou à un tir militaire malvenu. Même le très écouté Pierre Salinger tombera dans le panneau. Ne souriez pas. On en est tous là. Qui ne tend pas davantage l’oreille lorsqu’on évoque une piste terroriste plutôt qu’un problème de mauvaise conception et de vétusté ?
Cette « théorie » est encore plébiscitée de nos jours, comme l’est l’existence supposée des extra-terrestres.
Et puis ce FBI, toujours à la recherche d’ennemis, s’en est mêlé. Cet organisme est sans doute bon sur la terre ferme, mais il n’a pas du tout les talents du NTSB pour comprendre les multiples enchaînements qui mènent aux catastrophes aériennes. Encore heureux qu’ils n’aient pas chargé d’emblée les communistes, comme au bon vieux temps d’Edgar Hoover.
Un infime résidu de « plastique » explosif va leur suffire à bâtir une théorie conspirationniste. En 1964, c’est à la mode. L’histoire révélera qu’il pourrait s’agir d’une pollution par une des nombreuses aides armées présentes sur les lieux du crash. Mais sur le moment le FBI ne veut rien entendre.
Mais là où cela coince, y compris pour le FBI, c’est qu’il pourrait aussi s’agir d’un tir accidentel de la Marine US. Difficile d’accuser les siens.
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L’explosion du réservoir de carburant situé en bas au centre de l’appareil en est la cause ultime.
Mais pour cela il faut que le kérosène soit chauffé, que l’isolation du conteneur soit défaillante, qu’il y ait une flamme déclencheuse et que les indices dans le cockpit soient négligés.
Ces facteurs sont réunis.
- L’appareil a du attendre sur le tarmac un long moment. L’air conditionné fonctionnait à plein tube en ce jour de juillet 1996, d’où le réchauffement mal placé à proximité d’un réservoir non conçu pour de telles températures.
- L’appareil n’était plus tout jeune. Les faisceaux électriques fatigués et mal isolés étaient disposés pêle-mêle. Usure et erreur de conception.
- Les pilotes ont bien vu qu’un des cadrans des réservoirs s’agitait dans tous les sens. Mais ils ne se sont pas inquiétés outre mesure et peut-être qu’il était déjà trop tard.
- Des éléments transportant de fortes intensité voisinaient des câbles plus fragiles. Une petite étincelle mal placée était inévitable. Et le réservoir n’était pas capable de confiner tout cela.
Mon dieu et dire que j’ai voyagé au long cours dans un de ses dangereux Boeing 747, à l’époque où ils comportaient encore ces failles !
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Les automates du net répètent cette phrase, sans y rajouter un mot :
« Quelques minutes après son décollage de l’aéroport JFK, à New York, le vol TWA 800 est détruit par une énorme explosion ; le FBI se penche sur cet accident. »
Ces sites payants sont en haut du podium alors qu’ils ne font que recopier le même petit texte d’agence et ne rajoute aucun commentaire. Pour cela ils sont équipés d’algorithmes autonomes qui permettent de remplir leurs pseudo-contenus automatiquement. La place est prise et c’est tout ce qui leur importe. En dehors des considérations financières, curieux que Google France ne fasse pas mieux le ménage. Sur Google en langue anglaise, on n’a pas cet immense gâchis. Même le plus informatif wikipedia, totalement gratuit, est déclassé !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_TWA_800
