C’est un lieu commun de dire qu’on ne parle pas des trains qui arrivent à l’heure. On ne fait pas plus de barouf pour les avions qui se posent sans problème.
Pourquoi tant de remous quand un avion s’écrase, alors qu’il y a une certaine résignation quand un train déraille ?
Les catastrophes ferroviaires semblent moins fréquentes que les aériennes. Il y a sans doute une multitude d’incidents, mais la plupart ne mènent pas au drame. De ce qu’on entend aux informations, il y a plus de morts par suicide contre une locomotive que de morts par collision ou autre.
Et surtout les causes sont peu nombreuses pour les drames du rail. Pas de quoi en faire des romans. Erreurs humaines, mauvais état du matériel et/ou des rails… Une fois qu’on a exposé quelques cas d’école, on semble tourner en rond. Pas de quoi en faire une série entière.
C’est une autre paire de manches pour l’avion. Et ce pour plusieurs raisons. Souvent les passagers paraissent conscients dans les dernières minutes du sort qui les attend. On ne comprend pas très bien pourquoi un avion tient en l’air et dans nos fantasmes la chute est toujours possible. Il y a donc une émotion toute particulière.
Et puis les causes de ces sinistres sont nombreuses et multiples. C’est donc titillant et vendeur. De vrais enquêtes « policières » ont lieu, avec un cheminement intéressant car toujours complexe. Tout n’est pas sous la main. Il y a tant d’obligations, de contrôles et de prévention qu’il faut se démener pour traquer l’ultime défaillance. Celle à laquelle personne n’avait pensé. C’est tellement particulier que les instances qui ont trouvé le fin mot de l’histoire sont amenés à édicter de nouvelles normes.
Et on a beau à chaque fois augmenter la sécurité en profitant des erreurs passées, il y a toujours des hics qui finissent par apparaître. De quoi faire de « beaux » récits.
***
