On pensait avoir tout vu. Eh bien non, il y a encore d’innombrables archives cinématographiques dont on n’avait pas l’entière connaissance et qui mérite d’être vues.
Ce sujet a déjà été traité en partie :
Ici je me suis arrêté à ces défilés fascistes grotesques, avec des quidams déguisés en pseudo-Templiers, munis de la croix gammée nazie en lieu et place de la croix christique classique. Un exercice de type Rome Antique qui se veut romantique.
Mais les femmes et les enfants n’étaient pas en reste. Les unes entrainées par la fascination de la force et les autres par ces “belles rondes”.
- Une partie de ce peuple béat était consentante et cela se voit. Le catholicisme mobilisateur a toujours eu ses processions pour reconnaître les siens. Le procédé n’est donc pas nouveau.
- Une autre frange de la population, traînait des pieds pour ces trop fréquents étalages. Et au fond après la liberté de Weimar cette mise au pas n’était pas leur tasse de thé. Mais ils y participaient pour ne pas se faire ostraciser. La terreur avait bien commencé et la simple menace était efficace pour faire rentrer dans le rang les récalcitrants.
- Enfin il y a eu des résistances, mais très peu. Ceux là étaient traqués puis enfermés dans des camps de redressement d’une dureté incroyable. Le bon « peuple béat » n’hésitait pas à les dénoncer.
- Que les juifs et autres minorités aient été contre, cela va de soi. Et là encore le documentaire nous apprend qu’il y a eu une certaine cécité : « n’ayez pas peur – disait l’aïeul – il y aura des exceptions » – et l’on revoit bien sûr des images de la Nuit de Cristal. Difficile de surprendre ici car l’iconographie n’est pas si abondante que cela.
Il faut mettre en garde les gens qui risquent de marcher au pas, même à notre époque. La contrainte de la bonne humeur est un avatar de l’enfer pavé de bonnes intentions. L’ultra-positivisme et la « modernité » du nazisme ont subjugué les foules. Ce groupement de bandits terroristes, se mettait en quelque sorte les rieurs de leur côté.
Sous tous les régimes, il y a eu cette tentation d’embrigadement là. Et il fallait compter les siens, identifier les autres afin de les diriger dans la « bonne voie ».
Hermann Göring à la chasse, c’est un autre bijou d’archive. Ce gros machin se serait moqué du fait qu’à l’étranger certains se plaignaient de la maltraitance des minorités sous son régime. A quoi il répondait, il n’y a jamais eu de révolution non sanglante comme la notre. « Et si un « youpin » a été bousculé, quelle importance ! »
Une première présentation a été faite sur notre page : ma-vie-dans-lallemagne-dhitler, mais ici on s’intéresse à d’autres aspects de ce double opus.
Un film en deux parties de Jérôme Prieur. Avec la voix de Ute Lemper.
Été 1939. Un appel est lancé aux États-Unis afin de recueillir des témoignages sur la vie quotidienne dans l’Allemagne nazie. Du monde entier, des exilés répondent. Ils sont juifs, protestants, catholiques, communistes, opposants de tous bords. Tous ont connu l’Allemagne d’Adolf Hitler, tous l’ont fuie, tous racontent comment, au jour le jour, leur pays sombre dans la dictature. 260 manuscrits, 20 000 pages de témoignages aujourd’hui retrouvés. À travers des archives inconnues, une plongée intime et bouleversante dans l’Allemagne du Troisième Reich.
Épisode 1. La conquête du pouvoir – Épisode 2. La mise au pas
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermann_G%C3%B6ring
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_de_Cristal
