Blood and Money. Prix du sang. Mauvais film. Tom Berenger perdu. Kristen Hager. 4/10

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« Blood and Money » se réfère à l’expression anglo-saxonne classique qui signifie « le prix du sang ». Et « le prix du sang » est situé tout en haut dans l’échelle du « œil pour œil ». C’est « une vie pour une vie » ou en d’autres termes on paye au maximum le meurtre qu’on a commis.

Mais en fait, plus prosaïquement, le titre est le résumé ultra concis du film. Où en effet, il y a du sang et du pognon et pas grand-chose d’autre. Le tout étant masqué par du pathos dont on nous abreuve à la pelle.

J’aurais préféré qu’on le nomma « Canada dry », et ceci pour deux raisons. D’une part parce que cela se passe à la frontière USA-Canada. C’est d’ailleurs obligé sinon le long métrage n’a plus aucun sens. Et d’autre part car c’est un de ces films aux belles apparences, mais dont le contenu n’a aucun goût. Une vraie tromperie, aussi répugnant que la boisson que je cite.

Le mélo commence en nous présentant en long et en large les rares protagonistes.

Tom Berenger, 71 ans, l’anti-héros est assurément un bon acteur, mais dans ce scénario fantoche, il n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Et donc il en fait des tonnes, en tristes mimiques et en râles divers. C’est donc une version édulcorée du Sturm und Drang (encore le Canada Dry!), qui aurait du lui assurer un Oscar normalement.

  • L’Academy mesurant la performance à la quantité de sueur et au nombre de mimiques expressionnistes de la plus extrême souffrance (confer l’Oscar pour Leonardo DiCaprio pour sa prestation grotesque dans The Revenant – on se croirait revenu au temps du pire muet)

Le film est basé sur des invraisemblances notables. Il faut que ce Berenger se trouve dans cette ville frontière, qu’il soit un ancien alcoolique, qu’il ait tué accidentellement sa fille, qu’il récidive en tuant accidentellement une autre fille dans le lieu le plus improbable qui soit, que cette dernière fasse partie d’un gang, que se soit elle qui transporte le magot, que ses comparses ne soient pas loin, que le vieux ait de la pitié pour une pauvre serveuse / Kristen Hager, que le mari de cette modeste personne soit un ancien alcoolique lui aussi, que cette victime née se trouve également dans ce lieu improbable, totalement perdu dans l’immense forêt du nord, que ce mari infortuné périsse sous les balles des méchants…

Ce concours de circonstances est absolument irréaliste, pourtant ce film qui nous prend pour des cloches, continue comme si de rien n’était. Il se contente d’alourdir l’atmosphère par un fond musical répétitif, grave et lassant.

On assiste à de multiples poursuites, des traquenards, des coups de force, une tuerie généralisée… bref la routine du cinéma hollywoodien.

Et bien entendu, on vire comme d’habitude à une histoire de l’homme seul contre tous… et qui gagne à la fin. Et comme ces films se veulent moraux, il ne garde pas le trésor volé pour lui.

Comment peut-on faire de tel navet en 2020 ? C’est confondant.

Dommage car en enlevant le « blood » et la « money », cela aurait donné un bon documentaire sur le Maine.

John Barr est plus connu comme marque de Whisky que comme metteur en scène et co-scénariste. Ce fut son premier long-métrage. Espérons qu’il en reste là.

https://en.wikipedia.org/wiki/Blood_and_Money

https://fr.wikipedia.org/wiki/Leonardo_DiCaprio

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