Mon beau père et moi (2000) 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Mon beau père et moi (2000). Mon beau-père, mes parents et moi (2004). Mon beau-père et nous (2010)

Revu ici :

Ou les tribulations d’un petit infirmier timide dans le monde bien ordonné de la middle-class suburbaine américaine (et WASP). Il a du mal à se faire accepter par une famille à l’opposé de la sienne.

Les deux couples de beaux parents sont là pour figurer les deux extrêmes possibles de l’univers pépère.

D’un côté le couple Dustin Hoffman / Barbra Streisand qui incarnent des bobos vieillissants sexuellement « libérés », jusqu’à en sembler impudiques. Des ex-hippies rangés et à gauche.

De l’autre le vieux couple tout aussi bourgeois, mais largement coincé. C’est De Niro et Blythe Danner, carrément marqués à droite.

Une partie du dynamisme de ces films tient dans cette confrontation entre ces deux mondes « démodés ».

Et bien sûr, ils ne sont pas si profondément séparés que cela.

– De part et d’autre, on note pour la réussite et le pouvoir. Chez les uns on l’affiche, alors que chez les autres on feint de le dissimuler.

– On peut déceler aussi un certain mépris de l’intellectualisme.

– Et bien sûr en bons Américains, ils partagent tous cette idolâtrie du mariage et des valeurs familiales. Les uns sous une forme soft, les autres sur un mode plus hard.

– La zone rouge, le plus grand tabou, étant l’aventure extra-conjugale. On est loin de l’amour libre des uns ou de la maîtresse cachée des autres. Et pourtant bien sûr, ils sont en permanence émoustillés par les jolies nouvelles. Peu de choses ont changé depuis 7 ans de réflexion avec Maryline (1956).

C’est le deuxième moteur du film, la sexualité contrariée et le retour au bercail.

Et comme les deux premiers épisodes avaient déjà bien développés ce dernier point, il a fallu mettre la barre très très haut pour le troisième.

Badaboum ! Comment une homme fut-il enchaîné par le liens les plus solennels du couple, peut-il résister à une Jessica Alba célibataire ultra-bombasse et totalement offerte ? Insupportable dilemme. Acmé du genre. Plus aucune surenchère n’est désormais possible. Il n’y aura pas d’épisode 4.

Bon, je m’emballe, c’est qu’avec Jessica, j’ai atteint là mon propre point de résistance.

Chacun est dans son rôle et il n’y pas de changements fondamentaux pour les trois épisodes. C’est bien comme cela. C’est soigneusement pensé et correctement réalisé.

On retrouve avec plaisir tous ces protagonistes.

C’est à présent une « marque ». On a envie de les voir et revoir.

N’ayons pas peur des comparaisons. Ces caractères nettement dessinés, ce sont de sortes de portraits à la « La Bruyère ». Clarté et efficacité.

– Dans le dernier opus, par exemple il y a cette directrice d’école, l’Harvard des petits. Elle est parfaitement interprétée par la distinguée Laura Dern.

Ce sont de belles variations sur la souriante hypocrisie des « nous sommes les meilleurs, mais nous restons accessibles ».

Des pics à cette éducation de classe qui fait baver tous les américains bon teint. Bien vu.

– Owen Wilson est agaçant, tant il est outrageusement riche, éternellement jeune et beau, détaché et chanceux. C’est le rôle qui veut cela.

Le blondinet n’est absolument pas abîmé par le travail et semble toujours en loisirs. Une sorte d’idéal d’une civilisation utopique du post-travail.

Il nous nargue car il est le tombeur instantané mais presque contre son gré de ces dames. C’est aussi le prototype du gendre idéal.

Et comme si cela ne suffisait pas, il se permet en plus d’avoir des états d’âme bouddhistes, écologistes et humanitaires. Ce qui fait fondre ces dames et énerve donc les mecs.

C’est vraiment bien fait.

– Et je ne parle pas bien sûr du quatuor de tête : Robert de Niro, Dustin Hoffman, Barbra Streisand et Ben Stiller. Ce sont tous des pointures, chacun dans son style caractéristique et différent.

On sent une vraie empathie dans ces rôles. Cette évidence des personnages est un autre pilier solide de ces réalisations.

Cela ne devrait pas s’arrêter, comme cela se passe pour les Simpsons. Encore faut-il qu’ils trouvent la nécessaire débauche d’idées, pour poursuivre de telles aventures. Avec trois épisodes en 10 ans, on n’est pas sur le même braquet. Pas gagné.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mon_beau-p%C3%A8re_et_moi


Robert De Niro

Ben Stiller
Blythe Danner
Teri Polo
James Rebhorn
Jon Abrahams
Owen Wilson
Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire