Nous étions de jeunes adolescents en 1970. La plupart d’entre nous ne mesuraient pas l’impact civilisationnel mondial d’une telle personnalité.
- Et il se trouve que j’étais au Japon au moment de sa mort, plus attaché à ma survie qu’à cet évènement. Je dormais à la dure, au beau milieu de ces paysages enneigés. Et là au matin, je faisais de l’auto-stop. Cela ne marchait pas très fort. Un aimable automobiliste, qui ne parlait aucune langue étrangère, comme tant d’autres là-bas, essayait de me faire comprendre à grands gestes avec de sonores « de Gaulle » prononcés à la nippone, que le Monarque républicain venait de mourir.
- Cela ne me semblait pas un si grand évènement. Ce retraité célèbre était âgé et déjà loin de la politique. Moi, j’étais gamin dans ce domaine et encore plus distant de cette politique, que j’estimais politicienne.
- Je pensais benoîtement que le rayonnement de la France était un phénomène aussi naturel que les aurores boréales. Il n’y avait pas à s’en soucier. Cette lumière éteinte n’était pas la panne électrique généralisée et définitive. Et je n’avais pas encore pu me rendre compte des talents d’écrivain tardif et de conteur de cette figure historique. Il avait encore des choses à dire.
Les dernières années de Gaulle étaient passablement endormies, en tout cas en ce qui concerne la jeunesse. Mai 68, n’était sans doute pas la meilleure solution, mais avait quand même eu des vertus toniques.
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La talentueuse série Mystères d’archives, montre tout d’abord l’hommage national à la grande silhouette couchée (reclining Buddha), en la cathédrale Notre-Dame. Un lieu de Te Deum, fort peu laïc, soit dit en passant.
Jamais autant de chefs d’État et de personnalités de premier plan, venant du monde entier, n’avaient été réunis. Et l’organisation de ce événement majeur a été parfaite. L’ordre protocolaire et l’ancienneté a mis l’empereur d’Éthiopie Haïlé Sélassié Ier, en premier.
- On peut mesurer l’immense influence de la France d’alors. Surtout quand on compare avec la perte de régime vertigineuse de maintenant. On a vraiment vécu sur l’acquis. Echec après échec, on a presque tout perdu à présent.
Même Nixon se fend de « je ne rate jamais l’occasion de venir en France », après un vibrant hommage au rayonnement du grand homme défunt. Les Américains qui détestaient jadis De Gaulle avaient vraiment viré leur cuti (comme on disait à l’époque).
On est loin du « la France n’est plus la France » lancé par Trump. Même si on ne fait que peu de cas de ce dangereux populiste.
Comme toujours, le documentaire renseigne sur les petits détails filmés qui pourraient nous échapper.
La deuxième partie concerne les « funérailles familiales » à Colombey-les-Deux-Églises. Cette cérémonie « privée » est quand même retransmise à des centaines de millions de spectateurs. De Gaulle qui avait été effrayé par les « funérailles nationales » de Leclerc, avaient mis dans ses dispositions testamentaires qu’il voulait que sa post-fin soit des plus discrètes, des plus intimes.
Enfin, on assiste à la remontée des Champs-Élysées des « compagnons », sur les traces historiques du héros de la Libération.
Pendant des décennies, le trotskisme et autres tendances d’ultra-gauche, nous ont fait mépriser toute velléité d’orgueil national. Les barrières devaient tomber au profit d’un nouvel ordre mondial médiocratique, sans clochers ni frontières. Résultat, en nous faisant délibérément cracher sur la tombe des grands hommes (et femmes), on s’est enseveli nous-mêmes.
On a vu ces images cent fois. Il était donc difficile à l’émission de 2021 de nous apporter quelque chose de nouveau. Pour une fois, on est plus dans le minuscule détail, comme avec les allées et venues d’Yvonne. L’épisode voit donc échapper son habituel 8/10. Ce n’est pas vraiment la faute du réalisateur Serge Viallet.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Gaulle
Gary était très attaché à la personnalité de De Gaulle. Il était présent à ses obsèques.
