Niagara (1953) 6/10 Marilyn Monroe

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Non, ce n’est pas l’histoire d’ une mauvaise fille jouée par Marilyn Monroe tentant de faire assassiner son époux frustré, incarné par Joseph Cotten.

  • D’ailleurs cette machination est cousue de fil blanc et bien mal ficelée de surcroît. On ne voit pas trop l’intérêt la chose. Le personnage joué par Cotten paraissant déjà avoir tout perdu et être au bout du rouleau, à quoi bon ?
  • Et le rebondissement extrême qu’on nous propose est tout bonnement improbable. Comment la fausse victime pourrait avoir la même pointure, le même teint de peau et de cheveux, et la même silhouette, que le faux meurtrier ?
  • Surtout qu’ils ont visiblement une grande différence d’âge.
  • Comment celui qui a repris la main, a-t-il pu déduire après coup qu’il fallait diffuser la musique signal qu’avait prévu son prédécesseur ? Etc.
  • Pas grand-chose ne tient la route dans cette affaire, surtout que c’est James Mason qui aurait du avoir le rôle du mari. Le pauvre Cotten semble bien plat pour réorienter si vigoureusement cette tragédie.
  • Donc le meurtre n’est pas le principal, c’est dit une fois pour toutes. On n’y reviendra pas.

En réalité, ce qui compte c’est chamboulement du voyage de noces de deux inconnus. Un jeune couple « american way of life », comme tant d’autres et qui va se trouver impliqué, contre son gré, dans cette bien mystérieuse affaire. Des vies ordinaires, trop bien rangées, soumises à de profondes remises en cause.

  • Vu comme cela, avec ce regard en coin, le film devient plus intéressant.
  • Pour eux, les évènements qui s’enchaînent sont durs à décrypter. Notre blonde hyper-maquillée, à robe rouge intense, aux courbes hallucinantes, est-elle une vraie Marilyn-couche-toi-là, une petite allumeuse ou une simple compagne fidèle mais désespérée ?
  • Cotten est-il un vrai malade, un inquiet qui pressent une catastrophe ou est-il tout simplement un mari jaloux ? Et dans cette dernière hypothèse, jusqu’à où peut-il aller ?
  • Il y a des contradictions qui vont se surajouter, qui font que nos deux innocents vont douter de tout. Qui ment, qui dit la vérité ? Il y a-t-il des excuses ?
  • Et d’ailleurs est-ce que cela les concerne, eux les tourtereaux amoureux en vacances ? Pourquoi ne pas tout bonnement détourner le regard ?

Ils ont le même sentiment d’insécurité et d’incertitude quand le vieux boss et sa femme vont les rejoindre pour un moment récréatif ? Quel rôle doivent-ils et peuvent-ils jouer, avec ces relations d’affaire ? Comment faire pour garder les chances de promotion, alors qu’ils sont en pleine tourmente ? Où est le bien ou est le mal, qui aider ?

Et au fond qui l’emporte de Jean Peters la brune aussi belle que sage ou de Norma Jeane la fausse blonde hyper-sexuée. Elles sont toutes deux nées en 1926. J’ai ma petite préférence.

Comme les chutes du Niagara sont dans le titre et que toute l’équipe a fait le déplacement, la production va nous les montrer sous tous les angles. Quasi une visite guidée officielle.

Le réalisateur Henry Hathaway, connu pour son fort caractère, est avant tout un spécialiste du western bien carré. Cette petite virée dans le nord et les brumes est une curiosité. Comme l’est d’ailleurs, ce parti pris expressionniste dans la scène la plus cruelle pour à Marilyn.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Niagara_(film,_1953)

Marilyn Monroe
Joseph Cotten
Jean Peters

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